Obésité-covid : le duo mortel des personnes en surpoids

L'obésité crée des complications qui s'avèrent mortelles quand le virus du covid s'attaque à l'organisme. Le plus dramatique c'est qu'aujourd'hui 50% des Polynésiens souffrent de cette pathologie. Conscientes du danger, des personnes en surpoids veulent vraiment maigrir.

Albert est vacciné, car il sait que sinon, en cas de contamination par le covid il mourra très vite. Le contexte actuel et une récente hospitalisation ont déclenché chez lui l’envie de reprendre une vie normale. "Mon déclic, c'est quand j'étais hospitalisé. 2 semaines sans bouger, ça travaille dans la tête, coincé dans le lit sans bouger et être nettoyé par des infirmières, ça fait réfléchir", dit-il.

 

Il pesait 260 kilos, trois semaines plus tard il en a perdu 25. Il vient ici, au centre Ora Ora, 4 fois par semaine afin de faire du sport et réapprendre à manger.

Suivi par un médecin, un psychologue, une diététicienne et un coach sportif, il mène un combat de front, épaulé, soutenu : "quand je suis arrivé là, je pensais être le seul obèse, mais ici il y a plus balèze que moi. Ils sont en train de se prendre en main aussi. Ca fait réflechir, ça te motive aussi", explique Albert.

Il a souhaité témoigner, car il sait que bien des jeunes de son âge sont tombés dans le piège de la malbouffe et il veut les inciter à faire comme lui.

 

Noël a une toute autre motivation. Il est prêtre. Et il veut donc donner l’exemple. Pas simple quand on a cédé au péché de gourmandise. Son déclic s’est fait aussi à l’hôpital. "C'est cette sortie après l’hospitalisation pour continuer à oeuvrer et à pouvoir être cette personne qui guide ou oriente et donne les bons conseils", déclare Noël Nohotemorea.

25 patients par jour défilent ici afin de retrouver la forme. Et 58 % sont obèses.

 

Daniel Monconduit, kiné-anthropologue, a son explication de cette malbouffe qui décime les Polynésiens depuis plus de 30 ans. Il l’appelle la revanche des pauvres. "Aller acheter maintenant dans les magasins, c'est accessible même aux pauvres. Le problème, c'est qu'il y a un piège au bout de ça : on leur vend quelque part du poison".

Rahui du corps

 

Et si les Polynésiens sont malades aujourd’hui, c’est qu’ils ont perdu cette faculté qu’ils avaient de gérer leur santé : une sorte de rahui du corps. "Le Polynésien est capable de se priver. La preuve, c'est que le jeûne fait écho ici, c'est pas pour rien. Et c'est vrai que dans la culture traditionnelle, il y avait des temps d'abondance et des temps dits de disette qui suivaient les rythmes naturels agricoles. Mais la grande différence dans la modernité, c'est qu'il n'y a plus ces temps de régulation".

Conclusion : bien des Polynésiens ne sont pas en bonne santé et le covid en apporte une preuve manifeste.