A vélo dans la ville, des jeunes roulent contre la violence

Rouler à vélo et montrer que tous les jeunes ne sont pas des voyous qui cassent tout en ville. C'est ce qu'ont fait aujourd'hui Mana Tua et sa bande de copains à travers la capitale. Une initiative inspirée d'un mouvement anglais et saluée par les autorités.

Des caïds ? Non, juste des jeunes passionnés de vélo qui veulent donner une autre image d'eux. Il est vrai que des faits de violence chez les jeunes font beaucoup de bruit ces derniers temps.

Aujourd'hui, 70 d'entre eux sont sur la place Toata. Ils s'apprêtent à traverser la ville sur leurs engins pour rouler contre la violence. « Roue en l’air et rangez vos poings ! », inspiré du mouvement « Bikes up Knives down » organisé en Angleterre chaque année. Mana Tua est leur leader. "On est plusieurs, on s'amuse, on n'est pas obligé d'être violents pour s'amuser...Je veux vraiment que les jeunes voient et se disent y'à ça ici. Quand on est encadré, ça peut donner un bon résultat !", dit le jeune rider de 18 ans. 

 

Et les voilà qui partent. Une traversée fantastique et pacifique à travers la ville. Direction le rond-point de Carrefour Faa'a, retour par le stade Bambridge, et une halte devant le haut-commissariat pour rencontrer Teiva Manutahi, directeur de la DPDJ. « On soutient toute initiative de la jeunesse. A partir du moment où y a un cadre, il y a des règles et donc on ne peut que les accompagner. On va se revoir, d’ailleurs", déclare-t-il.

 

La chevauchée fantastique reprend de plus belle dans les rues de Papeete. Avec en prime, quelques figures : wheeling, roue avant, puis roue arrière en l'air. Ils sont impressionnants d'agilité. De l'énergie dépensée à bon escient. « Venez dans le monde du vélo, c’est mieux ! Au lieu d’aller se battre dans la rue ! », clame Kahi.

 

C'est un peu leur Tour de France, version très locale. Autant de jeunes à vélo attire l'attention. Sans rien casser. Pour une fois, ils ne provoquent ni indignation, ni colère de la part des riverains. Plutôt de l'admiration. "C’est une belle initiative", disait devant le haut-commissariat Teiva Manutahi. "Des jeunes à vélo qui errent la nuit, parfois même des mineurs en bande, il y en a beaucoup. Si on peut les canaliser, les driver dans ce type d’activités pour qu'ils puissent s’exprimer, qu’on mette un terrain à disposition, et qu’ils fassent les choses dans les règles, ben tout le monde est gagnant. »

 

Les jeunes ont la fougue, toujours en train de faire des figures. Du haut du quartier de la Mission, ils dévalent la pente. Mais celle-là, c'est la bonne, pas celle de la délinquance. Et ils prennent la direction du large, celle de la non-violence. Les voilà donc qui pédalent vers Fare Ute, puis reviennent vers le centre-ville, place Vaiete.

Le vélo, un moyen de déplacement écologique

 

Ce n'est pas la Grande Boucle, mais à leur échelle, elle en valait le détour. "Venez hape’e avec nous ! C’est cool, ça détend, c’est coolass. Bon temps avec les collègues, copains. Mei. Pas seulement rester sur Fortnite. Pas pei que GTA, call of. Venez.», s'exclame Raven.