Des attaques terroristes sans précédent à Paris

Des pompiers s'occupent de blessés devant la salle de concert Le Bataclan, à Paris, vendredi 13 novembre 2015.
Au moins 118 personnes ont été tuées dans plusieurs attaques terroristes sans précédent à Paris et dans le secteur du stade de France vendredi soir, notamment dans la grande salle de spectacle du Bataclan où a eu lieu une prise d'otages.
             


Dans la salle de concert du Bataclan, on dénombre une centaine de morts, selon une source policière. Un assaut a été mené par la police peu avant 00h30 et s'est terminé vers 01h00. Trois assaillants présumés ont été tués selon des sources policières.

Le président François Hollande s'est rendu sur les lieux de la salle de spectacle dans le XIe arrondissement. Auparavant, dans une allocution télévisée, le chef de l'Etat avait déclaré l'état d'urgence, demandé des renforts militaires et annoncé la fermeture des frontières. "C'est une horreur", "des attaques terroristes sans précédent", a-t-il déclaré.

Six ou sept attaques simultanées

Devant l'ampleur des évènements, la préfecture de police recommande d'éviter de sortir sauf nécessité absolue et les hôpitaux de Paris ont déclenché leur plan d'urgence. En tout, six ou sept attaques simultanées ont été menées dans plusieurs secteurs de la capitale.

Au moins trois explosions ont retenti aux alentours du stade de France, où se déroulait un match amical France-Allemagne auquel assistait François Hollande. Le stade, où étaient réunies près de 80.000 personnes, a été évacué. L'une des explosions a été provoquée par un kamikaze, selon des sources concordantes. A Paris, la préfecture de police dénombrait plusieurs fusillades, notamment rue Bichat (Xe arrondissement) et rue de Charonne (XIe arrondissement).
             

"Tout le monde était à terre" 

Dans la salle de spectacle du Bataclan où avait lieu un concert de rock, "ils ont tiré en plein dans la foule en criant +Allah Akbar+", a relaté un témoin sur France Info.

"Avec ma mère on a réussi à s'enfuir du Bataclan (...), on a évité les coups de feu, il y avait plein de gens partout par terre", a raconté le jeune homme, prénommé Louis. "Des mecs sont arrivés, ils ont commencé à tirer au niveau de l'entrée", a-t-il poursuivi. "Ma femme était au Bataclan. C'est une catastrophe", a déclaré un autre témoin à l'AFP. "Ma soeur est dans le Bataclan", a raconté aussi Camille, 25 ans. "Je lui ai téléphoné. Elle disait qu'ils avaient tiré. Et puis elle a raccroché".
"C'est la faute de Hollande, il n'a pas à intervenir en Syrie!", ont lancé des assaillants vendredi soir dans la salle de concert, où ils ont commis le carnage, selon un témoignage 
A présent, les 4 assaillants sont morts, dont trois ont actionné leurs ceintures d'explosifs (préfet de police)
 
Rue Bichat, dans un restaurant, Le Petit Cambodge, "c'était surréaliste, tout le monde était à terre, personne ne bougeait", a relaté une femme témoin des faits. "C'était très calme, les gens ne comprenaient pas ce qui se passait. Une fille était portée par un jeune homme dans ses bras. Elle avait l'air morte", a-t-elle ajouté.
Des policiers encadrent une intervention des pompiers, le 14 novembre 2015, à Paris, près du Bataclan.

Une cellule de crise à été mise en place au ministère de l'Intérieur. Un conseil des ministres exceptionnel se tenait à l'Elysée et le président de la République réunira un conseil de Défense samedi matin. Le parquet antiterroriste a été saisi. Les établissements scolaires et universitaires d'Ile-de-France seront fermés samedi et tous les voyages scolaires ont été annulés pour ce week-end en France.

Solidarité internationale et locale

Les réactions ont commencé à arriver du monde entier. Le président Barack Obama a promis que les Etats-Unis allaient aider la France à "traduire les terroristes en justice", le Kremlin a dénoncé des attaques "inhumaines", la chancelière allemande Angela Merkel s'est dite "profondément choquée" par ces attaques "à l'évidence terroristes" et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré qu'Israël était au "coude à coude" avec la France.
Ici, le président Fritch assure le soutien de la Polynésie à la métropole, et "exprime également notre attachement aux valeurs de liberté et de fraternité dont notre Nation a fait sa devise. Face à cette barbarie, nous répondons à votre appel à l’unité du pays et nous vous encourageons dans la lutte engagée contre la haine et l’intolérance. Nous exprimons toute notre compassion et notre soutien à l’égard des familles des victimes dont nous partageons la douleur."

Ces attentats surviennent dix mois après les attentats jihadistes de janvier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives. La dernière en date s'était produite le 21 août à bord d'un train à grande vitesse Thalys entre Bruxelles et Paris.

Mi-octobre, le ministre de l'Intérieur avait estimé que 1 800 Français ou résidents en France étaient "de près ou de loin concernés par des activités à caractère terroriste".         

Contrôle aux frontières rétabli
Depuis les attentats de janvier, le plan Vigipirate est à son niveau maximum en Ile-de-France. Une mission de sécurité intérieure associée à ce plan est assurée sur tout le territoire par l'armée sous le nom d'opération Sentinelle.
La France participe depuis plus de deux ans à la coalition anti-Etat islamique en Irak mais n'a commencé à mener des frappes sur la Syrie que depuis octobre.
 Dans ce contexte de menace terroriste, Paris a décidé de rétablir un contrôle aux frontières pendant un mois, à partir de ce vendredi, à l'occasion de la conférence de l'ONU sur le climat (COP21) prévue du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (banlieue nord).