Engagement militaire : l'heure du départ a sonné

Chaque année, de jeunes polynésiens quittent le pays pour s'engager dans l'armée, souvent, faute d'emploi. Ce dimanche 1er septembre, 23 polynésiens se sont envolés pour la métropole, laissant derrière eux familles et amis. 
Un peu d’angoisse, beaucoup de joie et un torrent d’émotion ce dimanche à l’aéroport de Faa'a.

Ce matin, 23 jeunes polynésiens, garçons et filles, âgés de 18 à 29 ans, prennent l’avion, direction la métropole pour un engagement de 5 ans dans l’armée. Ils seront brancardiers, secrétaires, cuisiniers ou mécaniciens. Pour certains c’est un choix affirmé, pour d’autres, la seule possibilité de trouver un travail et une nouvelle vie. 

"C'est un choix que j'ai fait, seul. C'est plutôt pour un avenir certain", un autre engagé disait que c'était "pour avoir du travail, et pour aller découvrir le monde". 
 

  "On quitte la famille et j'ai mon père qui est malade. Du coup, je pense à lui". 


Pour les familles, l’émotion est palpable. Parfois c’est un petit frère, un petit ami ou un fils qui s’en va. "C'est un peu dur au début, mais après, il faut être dur", disait l'un d'entre eux.

"Cela me fait beaucoup de mal", s'exprime une maman, la voix tremblotante, "parce que c'est la première fois qu'elle part pour la France, pour son service militaire, mais c'est pour 5 ans". 
 

400 jeunes par an 


L’armée envoie 400 jeunes engagés polynésiens en Métropole chaque année. Premier pourvoyeur d’emplois du fenua, les militaires ont bien conscience de la rupture familiale et culturelle que ce départ représente. 

"C'est très difficile pour eux, la plupart en effet, prenne l'avion pour la première fois" reconnaît l'Adjudant-chef Mickael Testu, chef de centre du Bureau Recrutement de l'Armée de terre. "On les prépare avant, on leur avant explique tout ce qu'il va se passer une fois arrivée en France. C'est tout de même 18.000 km, loin de leur famille, alors effectivement, c'est un déchirement pour eux."

Engagez-vous vous verrez du pays disait la chanson. Ces jeunes soldats reviendront peut être en permission voir leurs proches qui pour certains auront bien grandit. Ils ont désormais 5 ans pour réaliser leur rêve et celui de toute leur famille. 
©Polynésie La 1ère