Exercice de prévention tsunami à l'échelle régionale

Projection de propagation d'un tsunami
La direction de la défense et de la protection civile Haut-commissariat de la République et le laboratoire de géophysique de Pamatai (LDG) ont participé, mercredi 3 février, à un exercice « tsunami »  organisé par l'UNESCO. Seize nations de la région Pacifique étaient mobilisées. 
Dans le domaine de l'alerte Tsunami, l'échange rapide d'informations entre les différents centres est primordial afin d'estimer au mieux les conséquences locales générées par un séisme lointain.

La position de la Polynésie au centre de l’océan Pacifique, qui est bordée par des régions tectoniques, rend le territoire vulnérable au risque tsunami.

Extension d'un tsunami
En cas d'alerte, les délais d’arrivée des vagues sur les côtes polynésiennes varient entre : au minimum 2 heures et 30 minutes pour un séisme localisé aux îles Tonga et entre 10 à 12 heures si le séisme est localisé dans les autres grandes régions tectoniques comme l'Amérique du Sud, le Japon ou les Îles Aléoutiennes (Alaska).
 
Nommé PacWave 16, l'opération consistait en un exercice régional d'alerte aux tsunamis qui devait permettre aux participants de tester d'une part l'efficacité de la diffusion de l'alerte aux autorités et d’autre part d’évaluer et d'améliorer les documents d'informations issus du Centre Tsunami  Nord-Ouest du Pacifique (NWPTAC) ainsi que du Pacific Tsunami Warning Center (PTWC).
 
Pour cet exercice,  le scénario choisi est un séisme de magnitude 9.0 situé sur les côtes du Kamchatka (Russie) à 10 km de profondeur générant un tsunami trans-Pacifique affectant significativement les îles Marquises ainsi que la côte nord de Tahiti (Papenoo) par une élévation maximale du niveau de la mer comprise entre 1 et 3 mètres.

L’exercice a mis en évidence le fait que les outils de prévision de PTWC surestiment dans certains cas les hauteurs attendues du tsunami en Polynésie française : pour l’archipel des Tuamotu, les hauteurs prévues par PTWC sont comprises entre 1 et 3 mètres, alors que les outils spécifiques  du Laboratoire de Géophysique de Pamataï LDG prévoient des hauteurs inférieures à 40 cm, ce qui est plus conformes aux observations historiques.

Affiner les donnés existantes

Les intervenants polynésiens en ont profité pour  consolider et valider localement les procédures d’alerte qui seront éditées très prochainement dans les dispositions spécifiques ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) Tsunami et qui remplaceront l’actuel plan tsunami en vigueur.
 
 Le Haut-Commissariat, seule autorité en charge de l’alerte des populations, dispose en direct des informations du LDG et les communique aux autorités, aux médias et à la population pour organiser les évacuations préventives dans les meilleures conditions possibles.
 
Les progrès technologiques et l’efficacité internationalement reconnue de l’équipe du LDG de Pamatai ont en effet permis d’accroitre considérablement la précision et la rapidité d’analyse des conséquences d’un tsunami. Il en résulte que, dans des délais inférieurs à deux heures, le LDG peut produire une cartographie des hauteurs d’eau attendues, avec des marges d’erreur limitées à 10 cm selon les sites.

Cette précision améliore sensiblement les prévisions initiales et globales qui sont  faites par les autres centres d’alerte du Pacifique qui donnent des estimations pour la Polynésie, avec des écarts de prévision de hauteurs d’eau de deux à trois mètres. Les estimations de ces centres d’alertes, trop générales et donc imprécises, sont malheureusement bien souvent relayées par les réseaux sociaux sans vérification ou recoupement préalable, notamment auprès du LDG de Pamatai.

D'après communiqué du Haut commissariat