Halte à la violence dans la ville de Papeete ! C’est le mot d’ordre lancé par Teiva Manutahi… Plusieurs fédérations de combat sont venues aujourd'hui apporter leur soutien pour aider les forces de l’ordre à gérer la fougue des jeunes.
Souvent, le mercredi après-midi, les rues de Papeete se transforment en arène. Un phénomène amplifié par les réseaux sociaux. Teiva Manutahi, chef de service de la Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse, veut mettre un terme à tout ça :"On est vraiment dans la prévention, c'est peace and love, c'est discuter avec les jeunes. L'intérêt aujourd'hui pour les fédérations, c'est de dire aux jeunes d'accord vous avez la rage, de la colère, venez chez nous, dans nos fédérations, on va vous apprendre à canaliser cette rage. Et si vous voulez l'exprimer, exprimez-la sur un ring, dans une cage, un va'a, une planche de surf, brillez à l'international"
Grands frères
Aujourd'hui, 7 représentants de fédérations ont répondu présent et sont postés à différents endroits dits « chauds » de la capitale. Comme Henri Burns, président du club de MMA de Moorea : "Si jamais une bagarre éclate, on n'intervient pas, la police ets là pour ça. Nous on est là pour parler avant la bagarre, pour discuter avec les jeunes, pour apaiser la tension ici en ville. C'est un peu notre but d'être les grands frères de ces jeunes qui sont en perdition, en manque de repères".
Ou encore le président du club de boxe thaï, Serge Darrouzes : "Il faut dire que nos jeunes manquent d'activités, il faut les occuper, pas seulement physiquement mais aussi culturellement. Je pense aussi qu'ils n'ont plus d'espaces dédiés".
Généralement, c’est en pleine rue, devant les magasins que les jeunes en viennent aux mains… Les gérants ne se sentent plus en sécurité… Les passants, non plus.
"Ne pas taper, mais corriger"
Mike Pédron le confirme, avec sagesse. "Tu déranges tout le monde, tu n'apportes rien du tout. C'est pas parce que tu boxes que tu peux manger. Ils perdent les valeurs, c'est pour ça que je suis triste", explique-t-il. De son côté Danilo Teua, parent d'élève, préfère la manière un peu plus forte : "Peut-être qu'il faut plus les surveiller. Cela ne va pas leur faire du mal s'il faut sortir le balai niau pour les encadrer. On ne dit pas qu'il faut les taper, mais les corriger en tant que parent".
Les raisons sont nombreuses pour expliquer ces rixes juvéniles. Avec cette montée de la violence, la police est sur le qui-vive. Pour Tatiana Dauphin, capitaine de police, "ce phénomène existait déjà...Cela dépend vraiment des situations socio-économiques. Parce que ce sont surtout des jeunes des lotissements et des communes annexes qui viennet à Papeete se rejoindre".
Il n'empêche qu'une réponse doit être apportée à cette situation. Pour le chef de la DPDJ, "on va proposer au ministre et au gouvernement des mesures pour péréniser l'action. Cela va certainement passer par des dispositifs d'aide à l'emploi, pour faire en sorte que le mercredi on ait une équipe mobilisée. Car c'est important aujourd'hui de comprendre que c'est du bénévolat".
La capitale n’est pas la seule à être rongée par cette violence des jeunes. L’île sœur est aussi touchéee… A Moorea, ce n’est pas le mercredi après-midi, mais, à chaque début de week-end…