Deux visions de la Polynésie
"Il n'y a pas de colonisation par consentement. Il y a du bon sens et un désir de coopérer pour l'avenir de nos enfants", a déclaré Edouard Fritch devant le comité des 24, qui a été le premier à intervenir. Le chef du gouvernement polynésien, qui réalise seulement son deuxième voyage à l'ONU contre 13 pour les indépendantistes, a souhaité contrebalancer les propos de son adversaire. "Il nous faut trouver le moyen de nos ambitions. Le débat idéologique du désir d'indépendance et d'autonomie vient plutôt titiller l'orgueil des hommes politiques. Notre mission comme homme politique est d'apporter du bien-être aux populations. C'est un vaste chantier". Edouard Fritch termine son intervention en exprimant son désir "d'une Polynésie moderne et ouverte sur le monde".
"La colonisation par consentement est tout de même du colonialisme", a répondu l'indépendantiste Oscar Temaru, un habitué de l'ONU. "Le colonialisme a été déguisé, il peut être défendu par un élu du gouvernement qui reconnaît pas l'indépendance de son territoire. Le colonialisme a de beaux jours devant lui", a affirmé le tavana de Faa'a qui a dénoncé la puissance administrante de la France en Polynésie. "Malgré les apparences, nous sommes encore une colonie", souligne Oscar Temaru qui a également dénoncer les éléments du statuts du territoire "non autonome". "C'est une violation flagrante de l'exercice de notre peuple au droit à l'autodétermination et à l'indépendance", a t-il ajouté pour conclure son intervention.
Retrouvez l'intégralité des interventions lors de cette 4ème commission à l'ONU
Qu'est-ce que la 4ème commission ?
Philippe Neuffer, avocat et sympathisant du mouvement politique UPLD était l’invité café de Maruki Dury ce mardi. Il est venu parler des enjeux de la 4ème commission de l’ONU qui se réunit cette semaine à New York.
Lors de cette session devant l'Organisation des Nations Unies, Edouard Fritch est venu seul défendre le statut d'autonomie de la Polynésie. Il a retrouvé face à lui une délégation de 16 indépendantistes. Anthony Géros, Steeve Chaillou, Maxime Chan, Tetuahau Temaru, Chantal Galenon, Tina Cross et chacun des autres membres de cette imposante cohorte a tour à tour pris la parole durant une minute pour dénoncer une "parodie d'autonomie", "le contrôle des richesses par la puissante administrante" ou encore "un paradis empoisonné par l'Etat français".
La déclaration d'Edouard Fritch à l'ONU :
Déclaration d'Edouard Fritch à l'ONU