À Hikueru, les habitants formés à l'agriculture biologique

Les habitants mémorisent les gestes de l'agriculteur pour les appliquer ensuite sur leurs cultures.
Un programme d'une semaine a débuté le 22 février à Hikueru pour former la population à l’agriculture biologique et à la préservation de l’environnement. Grâce à ce projet, soutenu par la TSP, qui collecte et traite les déchets, et d’autres partenaires financiers, Jean-Baptiste Tavanae, agriculteur biologique de Papeari, a pu se rendre sur l'atoll pour partager son expertise avec les habitants.

En ce moment même, le village de Hikueru est en éveil. Les habitants de ce petit atoll des Tuamotu apprennent à mieux comprendre l'environnement qui les entoure, les plantes, les fleurs, l'écosystème marin, afin d'optimiser sa productivité tout en le préservant. C'est la philosophie de Jean-Baptiste Tavanae, professionnel de l'agriculture biologique...les villageois sont attentifs. Ils reproduisent consciencieusement les gestes de Jean-Baptiste. "Tout le village est favorable à ce projet de faaapu et il y a vraiment du monde. Chaque famille prépare son petit faaapu", décrit-il. 

Ce projet est le fruit d'une collaboration entre la TSP, Nana Sac Plastique et la banque Socredo, qui a permis de financer le déplacement de Jean-Baptiste. Sensible à la cause environnementale, l'agriculteur de Papeari n'a pas hésité une seconde à s'envoler pour les Tuamotu. À son tour désormais, de sensibiliser et d'aiguiller la population pour mener vers l'autosuffisance alimentaire et la création d'un cercle vertueux. "J'essaie d'apporter des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, leur apprendre à cultiver tout en valorisant les ressources de l'île", explique l'agriculteur.

Les habitants du village de Hikueru apprennent à "multiplier" les tiare Tahiti, dont les plants sont peu nombreux sur l'atoll.

(Re)créer un cercle vertueux

En fonction des besoins de l'atoll, Jean-Baptiste adapte ses ateliers. Par exemple, les tomates et les tiare Tahiti poussent très mal à Hikueru : il a donc travaillé avec les habitants sur les techniques de production des tomates et de tiare Tahiti pour que les cultures soient en meilleure santé. "Sur Hikueru, il y a peu de plantations florales. Une seule famille a des tiare Tahiti et ils m'ont demandé de faire la multiplication. Donc j'essaie de renforcer les techniques en utilisant les moyens de l'île", poursuit Jean-Baptiste.

La valorisation des ressources passe aussi par la fabrication de compost, à partir de poissons atteints de ciguatera par exemple...de quoi donner des idées aux quelques 300 habitants qui vivent dans ce petit village et surtout leur montrer comment optimiser encore davatange toutes les richesses de l'atoll.

Jean-Baptiste doit ensuite se rendre à Moorea pour rencontrer les producteurs d'ananas de Paopao, le 5 mars prochain.