Au diable l’inflation, Elisabeth et Mathias veulent se faire plaisir. Dans cette bijouterie où toutes les créations sont locales depuis 35 ans, Noël est une l’excuse toute trouvée pour dépenser. "On fait beaucoup attention, mais après on fait un peu plaisir à Madame, ce n'est pas tous les jours. Un joli cadeau lui fera plaisir", dit Mathias.
Frédéric Missir, créateur et gérant de la bijouterie, a pris en compte la hausse des prix de 7% due à l'inflation, alors il propose une gamme spéciale anti-inflation, toujours avec des matières nobles, mais avec un poids d’or plus léger et des pierres précieuses plus fines. "Je fais en sorte cette année de proposer à ma clientèle des bijoux plus accessibles au niveau des prix, dans le design faire des choses plus sobres, plus minimalistes. C'est une gamme de bijoux faite... que dans des matières nobles (que de l'argent et de l'or)...je veux garder une qualité ce qui est important pour moi...j'essaie de créer des bijoux faits localement avec des poids d'or moins lourds et des pierres plus fines", explique le bijoutier.
Téléphones portables et ordinateurs ont toujours la cote à Noël, autant que les vêtements et les chaussures. Dans une boutique, on va rester sur la lancée du Black Friday pour les promotions. "On va essayer de proposer des robes de soirée à des prix plus abordables, pareil pour les accessoires. Il y a eu de belles promos au Black Friday pour anticiper les achats de Noël, qui vont être un petit peu plus être compliqués cette année que les autres années. Et on va encore faire des promos pour les fêtes sur certains articles, notamment avec des dépôts ventes avec qui on travaille qui font cet effort", précise
Ninon Mollière, assistante manager.
Réussir à maintenir les prix des marques européennes, c’est le défi que s'est lancé une autre boutique. Car il est vrai que le prix du panier moyen des clients est en baisse. "On a quand même des gens qui n'ont pas les moyens de sortir, de voyager, du coup ils font leurs achats ici à Tahiti. On les remercie car c'est grâce à ces gens qu'on arrive à tenir, ceux qui [prennent dans] leurs économies et privilégient l'achat local", souligne Moena Lehartel, responsable de boutique.
Entre ceux qui font attention aux prix à cause de l'inflation, et ceux qui sont moins regardants parce que c'est bientôt Noël, chacun y trouvera son compte.
On fond pour le chocolat
Néanmoins, il y a un magasin dans lequel on ne regarde pas trop à la dépense, c'est celui du chocolat. Ici, pas de budget limité, même en temps de crise. "On parle des fois du covid, de ce qui a augmenté, mais ils sont prêts à mettre le prix pour le chocolat, il n'y a pas de limite. Des fois je tombe de haut...C'est une valeur sûre", reconnaît Nathaly Pignolet, vendeuse dans une chocolaterie.
La hausse des prix ne freinera pas tous les consommateurs à Noël, ils se priveront plus tard, après les fêtes.