A qui profite la liste élargie des PPN ?

La petite étiquette rouge qui désigne les Produits de Première Nécessité attire tout de suite l’œil des consommateurs. Seulement voilà, le 27 novembre dernier, le conseil des ministres a décidé d’augmenter le tarif des produits PPN. Une douche froide pour les habitués des magasins de quartier. "On est obligé de regarder notre argent pour pouvoir subvenir aux besoins de nos enfants, qui mangent aussi les PPN comme nous...on n'arrive presque plus à subvenir à leurs besoins avec le loyer et tout ce qu'on a à payer, on a moins pour faire les courses après", déclare Cynthia. "Pour moi,ça ne baisse pas...ça ne change pas, on fait avec, c'est comme ça", constate amer Athanaze.

Commerçants mieux rémunérés

Cette revalorisation des prix, qui n’a pas eu lieu depuis 35 ans, va profiter aux commerçants. Qui, à cause de la réglementation, gagnent peu sur la vente de ces produits très encadrés. "C'est une bonne chose pour nous que les marges augmentent, parce qu'avant, même les fournisseurs stockaient de la marchandise en grande quantité et leur marge était minime parce qu'il fallait la partager entre le commerçant et le fournisseur...Donc pour eux ce n'était pas bien, pour nous non plus", estime Jasmina Wong.

Pour le ministre de l’Economie, une réforme du dispositif des produits PPN devrait voir le jour en 2025. "Le président a demandé des solutions plus immédiates, il n'y avait pas d'autres solutions que de continuer avec ce dispositif PPN pour proposer une extension à de nouveaux produits...Dans le dispositif qu'on propose, il y a plusieurs parties : étendre la liste à de nouveaux produits comme les haricots en boîte, lentilles, raviolis...on met aussi des oignons dedans. Et puis une autre partie consiste à convertir des marges en valeur relative, c'est à dire passer des pourcentages en montants fixes", explique Warren Dexter, ministre de l’Economie.

Même des fruits importés !

Hinamoeura Cross, représentante à l’Assemblée, pointe du doigt la présence de produits importés dans cette nouvelle liste PPN. "Ce qui m'a surprise dans cette liste, c'est l'arrivée de fruits comme la pommes et l'orange, j'ai pu le dire en off au ministre, ça ne va pas du tout en corrélation avec la campagne que nous avons faite, le Tavini, en 2023 avec une promotion de nos fruits et légumes locaux. Donc on parle aussi de bilan carbone, d'éviter les importations, alors que là on est en train de faciliter l'importation de fruits à l'international", déplore Hinamoeura Cross.

A savoir que les oignons jaunes, les pommes de terre et le vinaigre blanc non-aromatisé font désormais partie des nouveaux produits de 1ère nécessité.