"De perdre un enfant pour moi aujourd’hui mon sentiment mon cœur il est déchiré je ne m’attendais pas du tout à cette nouvelle, j’ai le cœur en mille morceaux".
La douleur est infinie pour Sabrina qui a le cœur en miettes depuis qu’elle a appris que son fils, Tony Ariiveheata, jeune marin âgé de 25 ans, est porté disparu au large de Maria aux îles Australes.
Les larmes aux yeux, cette maman reste forte tout en partageant les derniers mots échangés par téléphone avec son fils. "Avant qu'il parte en mer, il m'a appelé. Je lui ai répondu. Il m'a dit : maman, c'est bon demain je pars en mer. Dès que je reviens le 4 février, je t'appelle pour venir chercher du poisson. Les derniers mots qu'il m'a dits, qu'il ne me disait jamais, il m'a dit "je t'aime maman". Et là mon coeur, je n'en peux plus. Depuis vendredi, je ne veux plus rien faire, je n'ai plus d'appétit, je ne sais plus quoi faire. Je me dis que normalement ce sont toujours les parents qui doivent s'en aller en premier. Je n'accepte pas sa disparition. Il n'est pas mort. Je le sens à côté de moi, je sens qu'il est toujours là. C'est dur", dit-elle.
Le retrouver sain et sauf
La douleur est d’autant plus intense que Sabrina ne connait pas les circonstances précises de la disparition de Tony. "On ne nous a pas expliqué, j'attendais qu'un des membres d'équipage me contacte pour me dire vraiment la vérité de ce s'est passé. J'aimerais savoir comment il a fait. J'entends qu'il est tombé du bateau, du kayak, et puis il est tombé à 12h30 et on a averti qu'à 13h40 le JRCC. Pourquoi ? Pourquoi sont-ils restés au large au lieu de rentrer au port ?...Je veux avoir la vérité", insiste Sabrina.
Cette maman souhaite que le corps de son fils soit retrouvé, mais elle garde tout de même l’espoir d’un miracle. "Je n'ai pas envie de faire le deuil tant que je n'ai pas son corps et la vérité. Ca fait plus mal de perdre son enfant, on ne peut pas retirer un enfant d'une mère. Pas comme ça, je veux qu'il me voie forte, qu'il me voie que je suis en train de me battre pour lui. J'aimerais qu'il y ait un miracle et qu'on m'appelle [pour me dire] qu'il est sur un îlot, en vie, qu'il a froid, faim, j'aimerais bien qu'on le retrouve sain et sauf", supplie Sabrina.
Tony Ariiveheata laisse derrière lui un fils de 8 ans, qui avait déjà perdu sa mère. Une messe en sa mémoire sera célébrée, samedi, à 18h, en l’église protestante de Papeari.