Au centre de protection maternelle de Pirae, Stéphanie, infirmière, enregistre chaque jour une dizaine de demandes de contraception. "Il y a au préalable un entretien avec l'infirmière en salle de consultation. Ensuite, la sage-femme ou le médecin disponible signe l'ordonnance. Si on a suffisamment de pilules en stock, on le donne à la patiente, sinon on l'oriente vers une pharmacie".
Une prise en charge à 100% bienvenue pour certaines familles qui privilégient volontiers une pauseavant le deuxième enfant. "Je préfère que mon bébé ait 2 ou 3 ans, avant de tomber à nouveau enceinte, admet Teanahei, venue en consultation, Parce qu'avoir un enfant, c'est quand même beaucoup de responsabilité". "On est que quatre : moi, ma femme et mes deux filles" explique Tony. De son côté, il aurait "bien voulu avoir un garçon, mais [sa] femme ne voulait plus".
Depuis 20 ans, ce service encourage les femmes à se protéger d’une grossesse non désirée. "D'une manière générale, les femmes, tout comme leur compagnon, veulent se protéger, avance Adelaïde Tamaku (Bureau des programmes de santé), ils veulent aussi fonder une famille et ils attendent le bon moment pour le faire".
Mais la contraception n’explique pas systématiquement la baisse du taux de natalité observée depuis une vingtaine d’années en Polynésie comme dans de nombreux pays développés dans le monde. Nadine Jourdan, directrice de l'ISPF, précise que le taux de naissance par femme "est de 1,8. Et donc en baisse par rapport aux années 1990 où il était de 3,4". Mais, "on ne voit pas de rapport entre les grandes dates de campagne en faveur de la contraception dans l'évolution de la natalité".
Inquiétude quant à l’avenir et le coût de la vie : deux raisons qui découragent les ménages à enfanter. Reste qu’une population vieillissante aura des effets sur les retraites. De 5 personnes actives pour 1 retraité aujourd’hui, on projette 3 actifs pour 1 retraité en 2030.