Boom des locations saisonnières au détriment des locations longues durées

Se loger en Polynésie est devenu un véritable parcours du combattant.
Après le boom des locations saisonnières ces dernières années, le marché se stabilise. En dix ans, le nombre de chambres est passé de 170 à 9 000. Mais depuis le début de l’année, de plus en plus de propriétaires retournent vers la location longue durée face à l’exigence des clients.

Ce n'est plus un secret désormais : se loger en Polynésie est devenu un véritable parcours du combattant. L’offre est insuffisante pour la demande et les locations annuelles se font de plus en plus rares.

En revanche les options de locations saisonnières se multiplient et les touristes n'ont aucune difficulté à se loger, à l'image de Jean-Michel. En quelques clics, ce dernier a trouvé le logement idéal à Moorea pour y passer un week-end en famille à la fin du mois. Habitué des voyages en Polynésie depuis 4 ans, se loger dans les îles est devenu pour lui un jeu d’enfant. Il déboursera 154 555 francs pour trois nuits sur l’île sœur.

Tensions sur le marché locatif

Pour les propriétaires aussi, le Airbnb s'avère très avantageux, même jusqu'à Raiatea. Récemment, Jean-Marc LOF a acquéri un bien anciennement loué à l'année. Lui a décidé d'opter pour de la location saisonnière. "On a décidé de faire du Airbnb. Cela nous permet de profiter du cadre quand il y a moins de monde, et de faire connaissance avec plusieurs personnes.

Une activité juteuse qui se développe de plus en plus au Fenua, à l'instar du reste du monde, mais bien souvent au détriment des autres professionnels du tourisme et de la population qui cherche à se loger durablement. "Nos jeunes n'arrivent plus à se loger dans des locations annuelles parce-qu'ils n'arrivent plus à obtenir de crédit à la banque. (...) La plupart sont encore chez leurs parents" note Mata Varady, directrice d'agence immobilière à Raiatea.

Juste équilibre

Cette tension est encore plus flagrante à Tahiti et les Airbnb ne sont pas les seuls responsables de ce manque de location longue durée. "Il faut qu'on ait plus de logements intermédiaires, plus de constructions qui sortent, mais aussi que l'on améliore la desserte de voitures pour que les gens puissent se loger un peu plus loin, un peu moins cher sans que cela soit compliqué", suggère Hugues Cochard, président du syndicat des agents immobiliers de Polynésie. 

La zone urbaine d’Arue à Punaauia arrive, elle, à saturation. Selon le Pays, il manque environ dix mille logements pour répondre à la forte demande.