Îles éloignées, prix élevés
Les prix ont-ils réellement flambé ces cinq dernières années ? Le 1er mars, l’ISPF lance une grande enquête de comparaison des prix entre la Polynésie et l’Hexagone, qui durera jusqu'au 22 avril. Les résultats seront connus en 2023. Cette enquête se déroule tous les cinq ans simultanément dans chaque territoire Français et répond aux normes européennes. Près de 500 produits seront relevés entre mars et avril.
La dernière étude en date remonte à 2016. Elle avait permis de mettre en évidence que les prix à la consommation étaient 39% plus hauts qu’en France métropolitaine, selon les tarifs relevés dans 400 établissements différents. Les produits strictement alimentaires sont 81% plus chers que dans l'Hexagone. La Polynésie enregistre le taux le plus élevé de tous les territoires d'Outre-mer du fait de son éloignement.
Dur pour les revenus modestes
De nombreux Polynésiens, notamment ceux dont les revenus sont modestes, doivent se serrer la ceinture pour subvenir aux besoins de leur famille. Le quotidien d'Arii*, carrossier chez un concessionnaire de Faaa, illustre ce défi. Même avec 180 000 Fcfp par mois, il ne lui reste pas grand chose pour se faire plaisir.
Âgé de 26 ans, le jeune homme doit payer les factures et nourrir sa fille de 5 ans ainsi que sa concubine, avec un salaire de 180 000 Fcfp - soit environ 20 000 Fcfp de plus que le SMIG, revalorisé de 2% au 1er décembre 2021.
A cause de la hausse des prix, Arii a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts pour faire vivre sa famille. Elancé grâce à la course à pied, Arii est originaire des Marquises. Le jeune homme habite avec sa fille et sa conjointe, dans une colocation située à Faaa. En contrat CDI depuis trois ans, ce père de famille gagne 180 000 Fcfp par mois grâce à son bac pro en Carrosserie réparation.
En 2016, l’enquête comparative sur les prix, citée précédemment, montrait que le logement et la nourriture constituaient les principales dépenses des ménages et sources d'écart des prix. Tiare, la compagne d'Arii, ne constate aucune évolution positive significative depuis 2016. Diplômée d'un bac pro option soins et services à la personne, la jeune femme de 24 ans est sans emploi depuis sept mois.
*nom d'emprunt.