Dans le cimetière communal de Mataiea, le constat est clair : l’espace se fait rare. L’ancienne servitude est désormais remplie de nouvelles tombes. Alors la commune a construit un nouveau cimetière d’un hectare, pour 230 millions de francs. « Le nouveau cimetière, c'est 240 concessions. Dans une concession, on peut enterrer 2 à 3 personnes. Cela fait plus de 600 personnes que l'on pourra enterrer dans le cimetière. Chaque année, on a 40 décès à Mataiea. [On est bon] pour 15-20 ans » précise Clément VERGNE, adjoint au maire chargé de la sécurité.
Du côté de la commune de Pirae, c’est le même scénario : le foncier se raréfie. Ainsi, certains cimetières ont recours à l’exhumation. Noëlla a choisi cette solution pour son père, disparu il y a 12 ans. L'opération délicate est réalisée par des professionnels. « On n’a pas le choix si on veut gagner de la place. On tend vers cette formule parce-qu'il n'y a plus de place », concède Noëlla Tau.
L’île sœur se heurte aux mêmes contraintes. Elle envisage donc la construction d'ossuaires et la mise en vente de concessions funéraires. « On a déjà un ossuaire au cimetière de Haapiti et deux autres en projet sur Afareaitu et Teavaro. On est aussi en train de réfléchir sur la mise en place de concessions funéraires parce-qu'actuellement sur Moorea, tous les emplacements sont mis à disposition gratuitement. Ces concessions funéraires vont répondre aux demandes des familles et nous permettre de percevoir des recettes », explique Cécile FARCY, directrice de citoyenneté et de la proximité de Moorea-Maiao.
Face à la saturation progressive des cimetières, les communes comptent miser sur des solutions peu populaires, comme celui de la création d’un crématorium, dans les prochaines années. Le coût estimé avoisinerait un milliard de francs Pacifique.