De la biquette des Marquises bientôt dans les assiettes de Tahiti

Des chèvres d'élevage utiles pour le lait et dont la chair pourra désormais être vendue dans les restaurants de Tahiti.
Des pratiques mieux encadrées pour commercialiser la viande de chèvre, des dizaines de familles en vivent aux Marquises. Le gouvernement a décidé d'autoriser la vente de cette viande de gibier dans les restaurants, sous le contrôle d'une quarantaine de chasseurs formés aux règles d'hygiène de base. Mais pas de chèvre dans les cantines scolaires et les centres médico-éducatifs pour l'instant.

Plus d’échappatoire pour la chèvre de Monsieur Seguin…la viande marquisienne de gibier ne se mangera plus seulement en famille, mais aussi au restaurant. A Ua Pou, la chambre froide tourne à plein régime et les carcasses sont inspectées par des chasseurs habilités, qui ont été formés pour que les règles d’hygiène de base soient respectées, même si les nouvelles règles ne font pas l’unanimité. "C'est sûr qu'à Ua Pou, ils sont peut-être une dizaine à vouloir travailler après leur formation. Mais certains sont contre ce projet-là, mais nous on a été formés, c'est mieux", reconnaît Robert Kaiha, éleveur de chèvres et de cochons.

Les chèvres vivant à l'état sauvage aux Marquises sont nombreuses. Du gibier dont la commercialisation vient tout juste d'être autorisée par les autorités du Pays.

A Nuku-Hiva, ce sont 200 carcasses de chèvre qui sont exportées chaque mois vers Tahiti. Une vingtaine de chasseurs au total, un peu déçus de la décision du gouvernement de ne pas ouvrir la commercialisation aux cantines scolaires et aux centres médico sociaux. "Ici ils nous embêtent avec toutes ces normes-là, il y a une énorme demande du côté de Tahiti, ils ont besoin de [viande de] chèvre, et ça fait vivre pas mal de familles", estime Patiri Tamarii chasseur de Nuku-Hiva.

Et puis il y a les chasseurs qui ne s’intéressent pas à la mise sur le marché commercial de leur marchandise. "En premier c'est pour nourrir la famille, ensuite on partage avec les amis, les copains. Si on en a trop, on vend à des particuliers ou à Tahiti. Il y a toujours des commandes", déclare Jérémy Kehuehitu, chasseur de Hiva-Oa.

Aux Marquises, il y a toujours de la chèvre dans les congélateurs. Ce sera aussi le cas un jour à Tahiti.

Des mesures transitoires pour permettre la distribution dans les îles en attendant l’ouverture des établissements de traitement du gibier, avec attestation officielle de la salubrité des viandes par un vétérinaire. "On ouvre la possibilité de manière réglementaire de mettre sur le marché ces denrées pour permettre aux familles de chasseurs qui vivent aux Marquises de cette activité,d'obtenir des revenus de celle-ci tout en étant une activité contrôlée et bornée pour assurer la protection du consommateur", explique la vétérinaire Aurélie Brioudes, adjointe à la Direction "Bio sécurité".

45 tonnes de viande de chèvre, c’est ce que représente le marché actuel selon le gouvernement. Désormais, les restaurants pourront se faire livrer, grâce à la traçabilité. Pour les cantines scolaires, ce sera pour l’an prochain.