Une maison en chantier, sans fenêtres, ni portes. Le mobilier est issu de la récupération. Pas de plafond et parfois du carrelage, la demeure de Francis fait peine à voir. 5 années qu’elle est dans cet état. Cette œuvre est la sienne. Il l'aurait achevée s’il n’avait pas manqué de temps, d’énergie et surtout d’argent.
Fonctionnaire en catégorie D, il gagne 190 000 cfp net par mois. Insuffisant pour subvenir à ses besoins, ceux de sa femme, de son fils et sa belle-fille sans emploi. "Il y a mes petits-enfants, mes enfants ne travaillent pas, ils n'ont pas de travail, je suis obligé de nourrir mes petits-enfants. [Si tu étais seul, ça irait ?] Oui, je crois, ma femme et moi oui, c'est suffisant", avoue Francis Banner, agent de sécurité de la Présidence et fonctionnaire.
Chariot pas plein
Ses collègues, avec plus de 20 ans d’ancienneté, comme lui, touchent le même salaire. Mais avec l’inflation, impossible de boucler les fins de mois. "Avant le Caddie à 15 000 cfp, il était plein, et c'était suffisant pour la maison. Aujourd'hui c'est à peine un petit sac, à peine un petit sac !", déplore
Ludgino Moana, agent de sécurité de la Présidence et fonctionnaire.
Leur espoir réside dans l’augmentation du point d’indice bloqué à 1060 pour les fonctionnaires territoriaux, alors que celui des fonctionnaires communaux est 50% plus élevé. "Avec 1500 [de point d'indice], oui peut-être, après il y a d'autres revendications. Déjà le point d'indice, c'est le plus important", estime Toti, agent de sécurité de la Présidence et lui aussi fonctionnaire.
Faire du black
Certains sont même obligés de travailler au noir : vente de nourriture, ou réparation de véhicules entre autres. Tous se disent prêts à aller à la grève afin d’obtenir ce qu’ils estiment mériter.
Parmi les fonctionnaires territoriaux, un millier seraient en catégorie D.
Le reportage de Nicolas Suire :