Vendeuse de chaussures, c’est le métier qu’elle a choisi. Kelly aime le contact avec les clients, et que tout soit impeccablement aligné. Après un an de stage, cette maman de 2 enfants a enfin signé un contrat à durée indéterminée, à 32 ans. "J'aime bien ranger, parler avec les clients, les servir, les accueillir...tout se passe bien", dit fièrement Kelly Dieudonné, en CDI depuis le mois d'août.
Un CDI, un précieux contrat que Tehaunui voudrait bien signer. A 28 ans, il a un BTS banque et une licence banque et assurance en poche. Insuffisant pour décrocher un emploi. Depuis 5 ans, il enchaîne les stages et services civiques, jusqu’à ce CVD (corps de volontaires au développement) obtenu au sein des ressources humaines du Territoire. Il déclare avoir rencontré beaucoup de difficultés pour acquérir de l’expérience professionnelle et lorsque cela se produit, ce n’est que par le biais des dispositifs concernant les personnes handicapées. "Sans ces dispositifs, je pense que je serais juste stagiaire avec mes diplômes, je n'aurais que ça. Donc ça m'a beaucoup aidé pour avoir de l'expérience", avoue Tehaunui Itae-Tetaa, en CVD depuis un mois.
Kelly a dû multiplier les contrats précaires et autres stages pour enfin trouver une entreprise qui souhaite la garder, et profiter de toutes les qualités dont elle fait preuve. Capable de faire ce que n’importe quelle autre personne valide peut faire, hormis tenir la caisse, elle est désormais la seule employée handicapée de son entreprise. "Tout au long du stage, Kelly a été ponctuelle, sérieuse, patiente. Sa gentillesse et son partage avec la clientèle ont fait qu'elle a été l'heureuse élue", explique Tiare Peu, responsable du magasin de chaussures.
Adapter le poste
Il a fallu également aménager les conditions de travail de Tehaunui. Dans ce cadre-là, il répond aux attentes de ses supérieurs. "Par exemple, il était important qu'il ne soit pas en poste isolé, qu'il travaille en open space pour qu'on puisse le voir. Le stress également est un facteur important, donc au niveau des activités [qui lui incombe] on s'est organisé pour les déployer progressivement", précise Arenui Tauru, cheffe du département organisation et contrôle des ressources humaines du Territoire.
L’administration publique compte près de 8 000 personnels pour seulement 103 ayant un handicap. Comme un certain nombre d’entreprises privées, elle ne respecte pas le seuil minimum de 2% d’employés handicapés, mais déclare vouloir se conformer à la règlementation.
Peut-être une chance pour Tehaunui à l’avenir.