Avant d’être un lieu incontournable pour les touristes, le marae Arahurahu est un site riche en histoire auquel les locaux sont particulièrement attachés.
L’incident a été constaté samedi 13 août par un visiteur, puis relayé sur les réseaux.
L’éboulement de 3 mètres sera pris en charge par la direction de la culture et du patrimoine qui a d’ailleurs envoyé une équipe pour constater les dégâts mardi 16 août.
Véritable point clé du patrimoine polynésien, ce marae est le résultat d’une reconstitution qui a eu lieu en 1954 juste après qu’il ait été classé sur le plan culturel, en 1952.
« Une douleur »
Ce vestige des croyances et des pratiques polynésiennes d’un autres temps ne craint ni le temps ni les vents ; l’Homme en revanche, au fil des générations, constitue la menace principale. C’est un choc émotionnel pour Olivier Lenoir, chef de la troupe Tahiti Ia Ruru Tu Noa, qui se produisait sur le site lors des festivités du Heiva. « Je suis triste, ça fait partie de notre patrimoine. C’est une grande richesse, c’est un honneur pour moi d’avoir pu danser au marae », explique-t-il.
La symbolique du marae est forte, la structure a vu se dérouler de nombreuses cérémonies, dont les sacrifices rituels.
L’édifice endommagé est une reconstitution du marae originel, qui se trouve plus loin dans la vallée, sur lequel on y a prélevé des pierres basaltiques.
"La symbolique de ces pierres est essentielle pour comprendre la dimension imagée de ces rites et cérémonies", c’est ce que nous explique Éric Conte, professeur en archéologie. « Nous, on voit des pierres taillées rondes, mais les Polynésiens qui voyaient ça voyaient des têtes de tortue. Le marae c’est un réservoir de mana, et pour montrer son pouvoir, il fallait accumuler des pierres. Les pierres en forme de tête de tortues signifient les sacrifices humains qui ont eu lieu sur le marae », détaille le directeur de la Maison des Sciences de l'Homme du Pacifique.