Emballage des cadeaux : les petites mains

Les petites mains indispensables à la sortie des commerces.
Elles sont les petites mains à la sortie des commerces : associations et paroisses emballent les cadeaux, bénévolement, et reçoivent les dons de ceux qui le souhaitent. Mais il y a aussi, des particuliers qui profitent de cette période pour gagner un peu d’argent…Un rôle d'amortisseur social, en dehors de toute réglementation.

Le rythme est soutenu : plier, scotcher…depuis 4 à 6 semaines selon les boutiques, ils emballent les cadeaux des clients trop pressés ou pas assez équipés. Comme un service rendu, contre une petite pièce toujours bienvenue. "[ça nous sert] déjà à acheter des jouets aussi pour nos enfants et pour nous," explique Cindy, qui emballe les cadeaux devant un magasin de jouets depuis le 18 novembre.

Mais la plupart du temps, ce sont les bénévoles d’une paroisse ou d’une association. Cette moyenne surface de Pirae fournit le papier cadeau et le ruban adhésif. Les petites mains font le reste. L’association Tumuhiva s’occupe des enfants des quartiers de la commune. Les dons recueillis complètent les subventions : "Il faut compter entre 600 000 et 800 000 Fcp [de dons]. Mais là, ça baisse, c'est normal...et ça nous sert à acheter les cadeaux pour les enfants, à les emmener sur Moorea, à les gâter...parce qu'ils le méritent," détaille Chantal Tavanae, chargée de projet et directrice de centre.

Mais parfois, cela s'apparente à du travail au noir. Cet autre magasin fonctionne différemment : il paye le petit groupe qui récolte aussi les dons des clients. L'emballage prend alors presque un rôle d'amortisseur social, mais sans contrat de travail ni patente. "Avant, quand on a commencé, c'était pour une association. Il y avait le groupe de prière, nous explique l'un des travailleurs saisonniers, en caméra discrète. Mais après, c'est pas moi qui décide, c'est eux qui décident : 'on veut de vous, on veut pas de vous...' [ça nous fait] 75-80 000 Fcp chacun. On est 6-7. On partage le butin pour nous."

75 000 à 80 000 Fcp pour 6 jours de travail par semaine pendant 1 mois et demi, nocturnes comprises. C'est deux fois moins que le SMIG. Mais mieux que rien, diront sans doute certains...