Dans le port de Papeete, le Aito Nui avec ses 4 000 chevaux, à l’arrière du porte-conteneurs Dutch Harbor, et les 2 remorqueurs de l’armée à l’avant, à l’opposé, sont à la manoeuvre pour faire pivoter le cargo le plus rapidement. Ces derniers ont une puissance additionnelle qui ne représente que la moitié du Aito Nui.
Alors la manœuvre, de plus en plus habituelle, reste délicate. "Les marges d'erreur sont encore plus réduites qu'à la normale...espérons que le [nouveau] remorqueur arrivera d'ici peu", confie Marc Tatarata, pilote maritime.
La météo est très importante. La période de la journée où la houle est la moins forte est choisie, car ce facteur est celui qui a le plus d’incidence. "Quand il y a de la grosse houle, le lagon de Faa'a et Punaauia se remplit à Punaauia, et le courant sort par les deux passes, [à savoir] Taapuna et Papeete. Donc ce courant traversier qui est en plein milieu du virage au niveau du long cours n°3, empêche le navire d'évoluer correctement et de faire son virage", explique Romain Boissier, pilote maritime.
Renfort en décembre
Le Seattle Express, avec ses 290 m de long n’a pas pu venir à Tahiti, à cause du remorqueur immobilisé. Seuls les navires de moins de 265 mètres de long sont autorisés à entrer dans la rade de Papeete. Les importateurs s'étaient inquiétés pour leurs denrées périssables. Du coup, aujourd’hui, ils prennent des précautions. "Je vérifie déjà la longueur du bateau, je vois avec la compagnie si à son niveau elle n'a pas d'a priori pour l'accostage, avant de valider une commande", précise Ilona Laugeon, gérante de Poly Import.
Après plusieurs faux espoirs, tous les autres acteurs maritimes attendent avec impatience l’arrivée du remorqueur de Nouvelle-Calédonie, prévue le 10 décembre.
Le reportage de Nicolas Suire :