En Nouvelle-Calédonie, les bateaux échoués ou coulés sont recyclés

Rien en perd avec ce type de voilier. Après recyclage, il pourra servir à autre chose.
C’est une question qui se pose à chaque passage de cyclone : que faire des épaves de bateaux échoués ou coulés ? Eh bien voilà peut-être un début de réponse. La province Sud a lancé depuis janvier dernier une opération de démantèlement et de revalorisation de ces navires en fin de vie. Cela se passe à Nouville, à Nouméa, jusqu’à la fin du mois.

Sur une bateau en bois, mais hors circuit, tout peut être recyclé, rien ne se perd, du petit équipement aux bois de la structure. Exemple avec un bateau en "bois de kohu, bien traité et dur. C'est bien de les récupérer, pour des maisons, des escaliers, tout", explique Passil Waimo, chef de chantier à Royal Recy Boat.

Bois, fer, fibre de verre, une épave reste malgré tout une richesse avec des matériaux en grande quantité. Mais s'il existe des filières pour le bois et les métaux, ce n'est pas le cas pour le moment avec la fibre de verre.

En bancs ou en tables

Cela devrait évoluer : "la fibre de verre sur un voilier représente 80 % du volume. Aujourd'hui, c'est un déchet qui est traité puis jeté à l'enfouissement. [On peut] le réutiliser après broyage, et le transformer en une nouvelle matière première qui servira à la construction d'objets de la vie courante tels que des bancs ou des tables. La fibre de verre, de par ses propriétés, est beaucoup moins sujette aux aléas du temps que les autres matériaux comme le béton ou le bois", précise Loïc Luciani, co-gérant de l'entreprise Royal Recy Boat.

16 bateaux revalorisés en 4 mois de janvier à avril ont été choisis par le cluster maritime et la Province Sud. Pour le moment, c'est un test mais derrière, il y a une volonté de pérennité avec un double objectif, écologique et social. "Il y a une vraie filière en perspective, et il faut la soutenir. On a un leitmotiv : organisons notre économie, pour pouvoir créer de l'emploi et des activités. De l'emploi pas délocalisable et pas forcément hyper-qualifié", insiste Françoise Suve, rapporteure de la commission environnement à la Province Sud.

Coût de ce dispositif-test : 11 millions cfp, soutenu par le fonds de soutien aux actions de lutte contre les pollutions. A terme, la Province Sud estime à 600 le nombre d'épaves à revaloriser. 

A quand le même dispositif en Polynésie ?

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