Onze familles, soit 40 personnes, ont été expulsées de leur logement à Punaauia ce lundi. Cela faisait 39 ans qu’elles vivaient sur un terrain dont elles n’étaient pas propriétaires. La parcelle libérée accueillera bientôt un projet immobilier privé. Mais avant de quitter les lieux, plutôt que voir démolir leur maison familiale, un habitant a lui-même mis le feu à l'habitation, construite à l'époque par son beau-père.
"Personnellement, je n'ai pas voulu que ce soit l'OPH, les gendarmes ou qui que ce soit qui viennent casser notre maison, construite des mains de mon père. On l'a brûlée pour leur montrer à quel point on y tient, on y a tellement de souvenirs, on les laisse là", raconte Stéphanie Patu.
Sept familles ont accepté d’être relogées dans des logements proposés par le Pays, les 4 autres ont catégoriquement refusé les propositions, sous prétexte qu’elles ne sont pas adaptées à leur situation.
Soit c'était trop loin, soit c'était trop petit. "On nous a aussi proposé un studio dans la résidence Central Fac [à Punaauia], mais nous sommes 5, mon mari, moi et mes 3 enfants. C'est une seule pièce, donc si nous tous on s'entasse dedans avec nos affaires, on n'a plus de place pour manger ou autre", ajoute Stéphanie.
Et elle n'envisage pas du tout d'être relogée dans la famille proche "parce qu'il y a eu des conflits entre frères et soeurs... après c'est la bagarre totale".
En attendant, son mari, ses enfants et elle sont relogées provisoirement chez un voisin.