Un jeu de corde pour apprendre à tendre dans la même direction, un atelier percussion pour être en harmonie, ou confectionner des chapeaux en ni'au pour tisser des liens... C’est un peu ça, l’esprit de l’opération Génér’Action, organisée samedi à Faa'a.
"Comme ça on voit qu’on ne va pas perdre notre culture. Et c’est bien aussi de rassembler les jeunes, ça fait une bonne cohésion entre tous les quartiers au lieu que ça soit des bagarres sur la route" confie Matui Roohani, une adolescente du quartier Teroma.
En début de matinée, une petite rixe éclate subitement entre deux groupes de quartiers différents... Mais les choses se calment rapidement et cette journée prend ainsi tout son sens : offrir des perspectives et un cadre à une jeunesse parfois en manque de repères. "Il y a des choses qui sont proposées autour de la commune quand même pour mobiliser. Pour découvrir des lieux qu’on n’a pas l’habitude d’aller visiter. Ça permet ça : la cohésion. Après ça reste limité. Si chacun a des discordes, des conflits entre eux" indique Perrine, éducatrice spécialisée.
Sensibiliser la jeunesse ou prévenir pour mieux guérir...
Si les personnes lambda ont déjà du mal à s’entendre, qu’en est-il alors pour les personnes à mobilité réduite qui doivent chaque jour, faire face aux regards des autres... Le rôle de Tata Raina ce samedi consiste à sensibiliser sur la question. "Le fait d’être en cohésion avec les personnes en situation de handicap, c’est pour toucher la jeunesse. Si tu touches la jeunesse, tu touches les parents aussi, fatalement. Ils vont leur dire ‘Maman ! Là-bas, on m’a dit de parler avec les personnes en situation de handicap, ça fait rien au final’. Ce message je le porte à chaque groupe qui passe" explique la dame, membre investie dans l'association Hotuarea Nui.
En société, il faut savoir se mettre à la place de l’autre mais aussi respecter des lois fondamentales. Les jeunes sont invités à participer à l'atelier de prévention contre la consommation d’alcool, particulièrement au guidon d'un deux-roues ou au volant d'une voiture. "Je pense que c’est bien. Cela nous aide à avoir d’autres choix" juge Teitearii, 16 ans, qui vient de tenter l'expérience fictive.
Depuis la première édition de Gener’Action en 2023, près de 3 000 jeunes ont déjà pu y participer. Un moyen, pour le ministère de la jeunesse et des sports, de recenser et d’établir des données chiffrées sur la jeunesse polynésienne, pour mieux penser la politique de demain.