Gestion des déchets : les communes attendent beaucoup de l'aide financière du Pays

Le problème dans les îles, c'est de rapatrier certains types de déchets vers Tahiti. Dans ce cas, l'aide du Pays tomberait à point.
Pour préserver l’environnement, il faut diminuer la production de déchets. Car le traitement a un coût, pour les communes et donc pour les contribuables. Avec la collecte, cela représente plus de 4 milliards cfp pour les collectivités. Et si la prise en charge revenait demain au Pays ? Oui, dit Papeete, une ville qui peine aussi à équilibrer ses comptes chaque année.

Entre le ramassage et le traitement des déchets, 850 millions cfp sont dépensés par la commune de Papeete. Les redevances ne rapportent que 300 millions cfp. Hors de question pour la commune d’augmenter le coût des redevances, qu’il faudrait multiplier par 3 ou 4 pour équilibrer le budget.

Alors, comme chaque année, un budget dérogatoire à hauteur de 560 millions est voté. Aussi la possibilité de recevoir de l’aide du Pays est vue d’un très bon œil. "L'idée, c'est de pouvoir aller vite, et la solution la plus rapide semble être une participation du Pays aux charges qui relèvent des communes peut-être avec une différence entre celles qui sont organisées à travers Fenua ma et les celles des îles", explique Rémy Brillant, directeur général des services de la mairie de Papeete.

La gestion des déchets coûte cher aux communes.

Dans une commune plus petite et éloignée, comme Nuku Hiva, il existe un CET. Ici aussi, la municipalité serait ravie de recevoir l’aide du Pays. Car elle doit creuser deux nouveaux casiers et la collecte des déchets a un coût. "Le seul problème que je rencontre c'est le financement des déchets recyclables et toxiques. On est obligé de ramener tout ça à Papeete. J'aimerais que le Pays finance régulièrement le transport de tous ces déchets vers la capitale", estime Benoît Kautai, maire de Nuku Hiva.

"Pas une obligation"

Le ministre de l’Environnement réitère le projet du Président du Pays : venir en aide aux communes par un transfert de compétences ou une aide partielle à définir. "Ce sera aux communes de décider en fait. Ce n'est pas une obligation, ce sera un choix, le président a été bien clair", déclare Taivini Teai, ministre de l'Environnement.

Une étude a été lancée, elle devra être rendue en fin d’année ou début d’année prochaine. Ensuite, le Pays prendra contact avec les municipalités pour définir éventuellement les modalités et la nature de l’aide.

Le reportage de Nicolas Suire :

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