Sur sa petite exploitation bio d’un hectare, Tuhani Pugibet y cultive du gingembre, des patates douces ou encore du taro. Jusqu’à maintenant, il ne déclarait ses revenus qu’à la CPS, afin d’être à jour de ses cotisations et bénéficier d’une couverture sociale. Désormais, il devra aussi déclarer ses revenus à la Direction des impôts et contributions publiques. "Ca va pour moi, j'ai fait l'école, donc je suis habitué à tout ça, mais je pense aux autres agriculteurs qui n'ont pas forcément les connaissances, les compétences pour tenir une comptabilité", reconnaît .
Un projet de texte prévoit en effet que tous les agriculteurs devront déclarer leurs recettes et ce, dès le 1er franc. Auparavant, seules les grosses exploitations, avec un chiffre d’affaires supérieur à 15 millions cfp, y étaient soumises.
En ligne de mire : cotiser à la CST-A…Même si le projet est encore flou. "Les grands agriculteurs ont déjà l'habitude, donc ils font leur déclaration. Par contre les petits agriculteurs ont du mal. Je pense qu'il y aura une formation avec la chambre d'agriculture, justement pour les accompagner à faire leur déclaration pour qu'il y ait une traçabilité quand ils vendent leurs produits dans le commerce", explique Thomas Moutame, président de la chambre d'agriculture, et "pour le moment je n'ai aucune idée sur les tranches [auxquelles ils seront assujettis]. Peut-être dans les jours à venir, on pourra savoir quel sera leur taux de participation à ce moment-là".
Sollicité, le ministère de l'agriculture n’a pas donné suite à nos demandes d’interviews, ni de données chiffrées.