Les trois hôpitaux n'arrivent pas à faire face à l'afflux de blessés -- des centaines selon les autorités-- causés par la secousse de magnitude 5,6 survenue à une faible profondeur près de Cianjur. Aussi, les services de secours soignent les victimes à l'extérieur des bâtiments.
Tout s'écroule
Agus Azhari, 19 ans, se trouvait avec sa mère dans la maison familiale quand leur salon a été détruit en quelques secondes. Des pans de murs et du plafond se sont écrasés au sol, et des morceaux de meubles et d'autres débris l'ont blessé aux jambes et aux mains.
"Je ne pouvais rien voir. La poussière m'a aveuglé pendant un moment", raconte le jeune homme, assurant n'avoir jamais vécu un tel séisme.
Il montre alors une vidéo où l'on voit sa mère crier : "Dieu ait pitié de nous ! ma maison !". L'édifice est secoué de toutes parts.
"J'ai tiré ma mère par la main et on a couru à l'extérieur". "J'entendais des gens crier à l'aide partout autour de moi", relate-t-il. "Ma mère a regardé sa maison et a fondu en larmes".
Des habitants transportent des corps à l'hôpital de Cianjur à bord de pick-ups ou sur des motos. Mais là, des coupures de courant empêchent les soignants de prodiguer tous les soins nécessaires.
Des blessés sont assis sur des brancards ou des couvertures. Des femmes âgées attendent, installées dans des fauteuils roulants, d'être examinées.
"Je ne pouvais rien faire"
Dans un autre hôpital, à Cimacan, des victimes arrivent couvertes de sang; des parents cherchent leurs enfants portés disparus ; plusieurs femmes âgées sont emmenées sur des brancards dans des tentes vertes érigées devant l'hôpital.
Des dizaines de répliques se sont produites après la principale secousse, accentuant encore la panique chez les habitants.
Le séisme a également entraîné des glissements de terrain. Des bulldozers ont été mobilisés pour dégager les routes, et des sauveteurs pour porter secours aux victimes.
Une femme et son bébé ont été retirés vivants des débris mais de nombreuses autres personnes ont perdu la vie.
Oman, un homme de 55 ans qui comme de nombreux compatriotes ne porte qu'un nom, cuisinait du riz sauté dans un village proche de Cianjur quand les murs de sa maison ont commencé à trembler.
"Tout d'un coup je me suis retrouvé écrasé dans ma maison. Je ne pouvais pas bouger dans les débris. Ma femme était à l'extérieur".
Ses pieds, ses jambes et ses mains ont été broyés, mais son fils est parvenu à l'extraire des ruines. "Je ne sais pas où aller, mais au moins je suis vivant", dit Oman.
Les recherches de survivants devaient se poursuivre tard dans la nuit alors que les habitants commencent juste à réaliser l'ampleur du désastre.