Le président du conseil d'administration de la Brasserie de Tahiti et homme d'affaires, Jean-Pierre Fourcade, a racheté l'année dernière la maison de la dernière reine de Tahiti, Mārau (1860-1934), en plein coeur de Papeete et qui faisait l'objet d'un contentieux entre les héritiers depuis plusieurs années.
Dans un communiqué de la vice-présidence, il est précisé que Jean-Pierre Fourcade a signé une convention le 27 octobre dernier, afin de céder au Pays, "à titre gracieux, les données numériques de la modélisation en 3D de la Maison de la Reine. Cette modélisation a été réalisée afin de préserver les informations architecturales de la maison, édifice historique notoire de la ville de Papeete et dans un état de dégradation avancée aujourd’hui".
L'homme d'affaires s'engage par ailleurs à reconstruire la Maison de la Reine à ses frais, au sein d’un projet hôtelier, "au sein d’un projet hôtelier qui ne manquera pas d’embellir et dynamiser le centre-ville de Papeete". Le communiqué précise que "ce projet prévoit notamment une attention portée à l’architecture d’origine, au mobilier d’époque, à l’atmosphère et l’aura toujours présentes du quotidien de la Reine Mārau".
La maison avait été reconstruite en 1899, sur une terre offerte par la reine Pomare IV à sa cousine, Ariitaimai, à l'occasion de son mariage. La fille de cette dernière, Mārau, y avait ensuite vécu. Elle l'avait meublée avec le mobilier racheté aux enchères et provenant du Palais Royal.
Plusieurs tentatives avortées
En 1971, Rudy Bambridge avait fait une tentative pour sauver la demeure. Puis, un projet de classement de la maison avait été proposé à la commission des monuments naturels et des sites...tous restés sans suite. Si la maison avait été rénovée en 1988, elle est désormais délabrée.
Finalement, le terrain de 1 500 m² et la maison avaient été vendus en 2022 à Jean-Pierre Fourcade, pour la modique somme de 400 millions de francs pacifique, selon nos confrères de La Dépêche de Tahiti. Sa valeur foncière était alors trop élevée pour le Pays.
Le mobilier de valeur avait déjà été pillé, mais une partie (mobilier, vaisselle, tableaux...) a pu être conservée par l'un des descendants, Raanui Donassans.