JO 2024 - tour des juges : une barge brise des coraux à Teahupoo, quid du maintien des épreuves de surf

Extrait vidéo du 1er décembre. Une barge sur le récif de Teahupoo pour des essais en vue de l'implantation de la nouvelle tour.
Le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, a annulé samedi sa visite prévue à Teahupoo, où doit se dérouler la compétition de surf des JO-2024, après s'être de nouveau interrogé sur la "pérennité" de cette épreuve. Lors des essais techniques vendredi, filmés par des associations de défense de l'environnement, la barge prévue pour l'installation de la nouvelle tour des juges a brisé du corail.

La vidéo circule depuis le début du week-end sur les réseaux sociaux. On y voit une barge sur le récif, qui a vraisemblablement forcé le passage et brisé plusieurs coraux sur son passage pour la phase de test. 

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Après cet incident largement partagé sur le web, Moetai Brotherson a décidé d'annuler les essais programmés en sa présence samedi et de suspendre les travaux qui devaient débuter lundi, excluant d'utiliser l'ancienne tour en bois comme le souhaitent les associations.

L'inquiétude du Gouvernement 

"Aujourd'hui, on a cassé du corail, demain, si on utilise ces anciens dispositifs, ce sont des vies qu'on met potentiellement en danger, je ne prendrai pas cette responsabilité", a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision locale TNTV. "Si au final il n'y a pas de solution, puisqu'on ne pourra de toute façon plus réutiliser les anciennes fondations (...ni) l'ancienne tour, il faudra se poser la question de la pérennité des épreuves de surf à Teahupoo", a-t-il ajouté.

La ministre des Sports a même commenté la vidéo sur Instagram : "je m’excuse. Je vois et je constate avec vous. Ça n’effacera rien de ce qui s’est passé. Il va falloir assumer, réparer et repenser" exprime-t-elle. 

Le commentaire de la ministre sur la vidéo.

Le maître d'oeuvre est toujours à la recherche de solutions techniques, selon lui. Après l'avoir proposé en novembre, M. Brotherson a reconnu auprès de l'AFP que le déplacement de la compétition sur une autre vague tahitienne n'était pas possible "puisque c'est la candidature de Teahupoo qui a été déposée". Déplacer l'épreuve sur une vague de l'Hexagone reviendrait à "plusieurs milliards de francs Pacifique" (plusieurs millions d'euros), a-t-il averti. 

Barbara Martins-Nio reconnaît l'incident

La directrice du site de Tahiti pour Paris-2024, Barbara Martins-Nio, a reconnu l'incident du test technique de vendredi. "Les associations ont raison, l'accessibilité au site est complexe, nous souhaitons leur tendre la main en leur suggérant une collaboration technique étroite afin de retrouver la sérénité", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Je suis confiante sur le fait qu'une solution technique existe, l'enjeu aujourd'hui est de trouver un canal de communication qui convienne à tous et qui prenne en compte le postulat de base, à savoir qu'une nouvelle tour et de nouvelles fondations sont la seule solution. Si nous n'y arrivons pas, alors il faudra se poser collectivement la question de la suite", a-t-elle exprimé.

Les associations de Teahupoo invitent les habitants et tous ceux qui le souhaitent à se regrouper dimanche 3 décembre pour "ressentir le mana" du spot.

Désormais, la polémique de la tour fait parler d'elle à international. Les militants s'engagent jusqu'aux Etats-Unis. 

La tour sera-t-elle construite ? Les épreuves vont-elles être maintenues à Teahupoo ? Ces questions restent encore en suspens.