JUSTICE Des enquêteurs spécialisés dans les auditions de mineurs

La maison de protection des familles a été établie en janvier 2021.
Immersion au sein d’une unité spécialisée de la gendarmerie nationale : la maison de protection des familles, les MPF comme on les appelle. Celle de Polynésie Française existe depuis janvier 2021. Six gendarmes sont mobilisés à plein temps pour traiter des dossiers de violences sexuelles sur mineurs, et aussi assurer la prévention.

C’est dans une salle que les mineurs de moins de 15 ans, sont entendus par un gendarme de la maison de protection des familles (MPF). Pour ces auditions filmées, des agents ont été spécialement formés et ils respectent un protocole bien précis. Ils sont cinq gendarmes sous-officier et un GAV, gendarme adjoint volontaire à faire partie de cette unité spécialisée. L’année dernière, il y a eu près de 180 auditions.

L'adjudant Lewis Lechene, commandant adjoint de la MPF, précise que :"C'est un endroit qui est vraiment dédié, où la parole est plus facile à extérioriser. Et justement, dans le cadre de notre formation, chacun d'entre nous est à même d'amener la victime à s'extérioriser et à développer ce qu'elle a envie de dire."

Un gendarme assiste sa collègue pour l'audition filmée d'un mineur.

Ici à la MPF, des enfants, parfois très jeunes, font de lourdes confidences sur des faits de violences sexuelles. Ces auditions, réalisées par des gendarmes spécialisés, représentent un moment clé de l’enquête, comme l'explique l'adjudante Charlène Hamon, commandant de la MPF : "Ce sont ses premières déclarations. Et ensuite, grâce à ça, on va qualifier l'infraction et pouvoir commencer, engager une enquête judiciaire derrière, qui sera effectuée par les brigades.

Car la maison de protection des familles est très souvent saisie par les brigades, pour les infractions sexuelles sur mineurs. Les auditions sont filmées et les procès-verbaux sont dressés après visionnage et retranscription des propos lors de l’audition. Mais parfois, certaines victimes se déclarent, après avoir assisté à des ateliers de prévention dans les établissements scolaires. Lovaina Adams, enquêtrice de la MPF, a déjà connu ce genre de situation : "ça arrive régulièrement, surtout chez les plus petits, après une séance d'information sur les violences par exemple, où pour les CM1, on insiste beaucoup sur les violences sexuelles. Parfois, on a des élèves qui viennent à notre rencontre pour nous dire : et bien moi ça m'est arrivé aussi, est-ce que c'est de la violence sexuelle ?"

Des intervenants sociaux travaillent aussi en collaboration avec les enquêteurs, au sein de la maison de protection des familles. Le suivi des victimes mineures se fait ensuite, sur plusieurs mois. En parallèle des auditions, et des missions de prévention auprès des écoles, des collèges, des lycées, du RSMA, ou lors d'événements comme la SAGA.

Les MPF sont un dispositif mis en place dans toute la France et les Outre-mer. Leurs principales missions : la prévention, l'audition et le suivi des victimes sur plusieurs mois.