L'affaire des vols de vanille renvoyée, "frustrant" pour les victimes venues de Tahaa

Ce qu'il reste de la plantation de Joël Hahe.
C'est la première fois en Polynésie que des prévenus sont jugés pour vols de vanille. Six hommes âgés de 24 à 51 ans devaient comparaître devant le tribunal de première instance de Papeete le 20 juillet. Mais étant donné la complexité du dossier, les magistrats ont demandé des investigations plus approfondies. Le procès est renvoyé à une date ultérieure...les deux victimes présentes à l'audience n'ont pas caché leur déception.

Joël Hahe et Rehia Davio, deux des trois victimes présumées, quittent la salle d'audience abattus. Venus de Tahaa pour assister au procès, ils attendent impatiemment que justice leur soit rendue. "C'est frustrant, mais il faut faire avec. En espérant juste que la prochaine sera la bonne. (...) Vous savez que les vols durent depuis plus de dix ans !" pointe Rehia. "On respecte la procédure. [Mais ces] gens-là [les mis en cause, NDLR] nous ont bousillé, mentalement, au niveau social et financièrement. On a tout perdu en un an !" souligne à son tour Joël. 

À eux deux, ils ont perdu plus d’une demi tonne de vanille entre juin 2021 et juin 2022. Le préjudice s'élève à près de 24 millions de francs. "C'est quasiment quatre ans pour obtenir une première récolte. Ce sont les efforts de plusieurs années qui ont été réduits à néant" explique Maître Olivier Guilloux, l'avocat de la partie civile.

Enquête incomplète

Depuis leur interpellation en juin dernier, les six prévenus se renvoient la balle sur leur responsabilité. L’enquête démontre qu’il y aurait d’autres complices non cités dans ce procès, d’où le renvoi selon la défense. 

Aucune date n’a été avancée pour la présentation des prévenus devant un juge d’instruction, ni un nouveau procès. Les présumés coupables risquent jusqu’à dix ans de prison.