L'art de Yiling Changues, ancré dans la tradition polynésienne

L'artiste peintre expose à Tahiti jusqu'au 18 mai, à la galerie Winkler. Son style contemporain mêle tradition et modernité. Elle puise son inspiration dans le mythe de la vahine.

Sa peinture, « c’est la rencontre entre l’art contemporain découvert en France, et le traditionnel, inspiré de l'identité polynésienne ». Ses oeuvres sont riches de cultures.

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Lorsque Yiling Changues a subitement ressenti la nostalgie de son pays pendant ses études en France, elle en a fait sa principale source d'inspiration. Elle s'est alors rappelée les mots de ses parents, qui raisonnent désormais comme une évidence : « n'oublie pas d'où tu viens ». L'éloignement l'a ramené à ses racines. Tant et si bien qu'aujourd'hui, la nature est au coeur de son art. Dans la douceur de ses gestes, elle capture l'essence de cette nature et de la féminité, « intrinsèquement liés » selon elle.


Yiling développe sa passion pour les arts plastiques au lycée. Son projet Iho Vahine, essence d'un mythe, actuellement exposé à la galerie Winkler, est né en France. Durant son expatriation, elle s'est heurtée aux stéréotypes de la vahine. Au travers de sa peinture, elle déconstruit et reconstruit ce mythe. Depuis son retour à Tahiti, elle s'imprègne de l'environnement qui l'entoure. Yiling imagine une symbiose entre la femme et la nature

J’ai été confrontée à l’image de la vahine en France, quand je disais que je venais de Tahiti. J'ai voulu montrer un côté plus authentique. J’ai habité à Paris pendant dix ans, un milieu très urbain. Je me suis rendue compte à quel point la nature me manquait, et à quel point elle est omniprésente dans ce mythe.

 


Aujourd'hui, elle se réjouit d'être elle-même actrice du développement de l'art en Polynésie. « J'ai envie de partager mon travail. Je suis issue de la veine contemporaine de l'art. Je veux montrer que l'art est accessible à tous, autant financièrement, qu'au niveau de l'appréciation. Le discours doit être simple» Les retours sur son travail sont plutôt positifs. « Il y a une sorte de surprise. C'est quelque chose que les gens n'ont pas l'habitude de voir et c'est tant mieux pour moi. Cela nourrit mon travail, que les gens soient surpris. Même les retours négatifs sont importants pour progresser en tant qu'artiste. » 

La peintre travaille essentiellement à l'encre. A 28 ans, il s'agit de sa première exposition en « solo », c'est-à-dire que l'espace de la galerie est exclusivement réservé à l'exposition de ses peintures. Une exposition ouverte jusqu'au 18 mai à la galerie Winkler. Ses oeuvres sont également visibles sur ses pages Facebook et Instagram