Se trouvant dans une situation d'extrême précarité, Tamatea et son beau-père viennent récupérer deux cartons alimentaires préparés par l'ordre de Malte. Des provisions qui serviront pour les repas d'une vingtaine de personnes. "La vie est très difficile, même pour avoir un travail, du coup on va au secours catholique ou à l'ordre de Malte, on demande de l'aide", avoue le jeune homme.
Pour la partie vestimentaire, le secours catholique accueille tous les jours de généreux donateurs, plutôt discrets et bien intentionnés. Car s'habiller, c'est retrouver un peu de dignité.
Si la solidarité est quotidienne, le constat reste le même : la pauvreté est difficile à faire reculer. "On a une augmentation vraiment catastrophique parce que les familles sont vraiment dans le besoin, mais nous ne pouvons pas satisfaire toutes les choses", regrette Patricia Puhetini, responsable du secours catholique.
Depuis la crise sanitaire, l'essentiel du soutien reste l'aide alimentaire. Chaque jour au secours catholique, une quinzaine de cartons sont préparés par les bénévoles. Les paroisses identifient les foyers les plus nécessiteux et c'est toute une chaîne de solidarité qui s'active. "On conçoit un sac alimentaire pour un mois, mais en réalité c'est moins parce que les familles sont nombreuses en Polynésie et on se base toujours sur 4 à 6 personnes", explique Laina Revault, secrétaire de l'ordre de Malte.
L'Eglise catholique est aujourd'hui l'épaule sur laquelle près de 2000 familles pauvres s'appuient. Face à la pudeur des Polynésiens, souvent ce sont les soutiens de toutes sortes qui leur tendent la main et non l'inverse.
Aujourd'hui en Polynésie, avoir quelque chose dans l'estomac n'est pas donné à tout le monde.