Le concours de beauté est une véritable entreprise menée de main de maître par Leiana Faugerat-Dang, et ses petites fées, toutes bénévoles.
Dans la loge…
Les dix prétendantes au titre sont installées dans la loge depuis l’après-midi de ce 23 juin. Accompagnées de leurs chaperons, elles font passer le temps en discutant, en révisant ou en écoutant de la musique. Vêtues d’un simple paréo, elles tentent de s’occuper et de penser à autre chose que l’élection qu’elles préparent depuis trois mois.
Dans cette petite pièce, il y a de l'entraide, surtout.
Il est 18h, et la tension est palpable. Mais elles ont hâte de monter sur scène.
Je ne stresse pas encore. Pour la dernière ligne droite, je me suis reposée, parce qu’on a enchaîné les répétitions, parfois, jusqu’à tard le soir.
Matahii-Hoturau Taaviri, candidate numéro 1
Elle avait bien raison…
L’heure du show s'approche
« Pour le 1er passage c’est demi-tête, et ensuite on vous a mis une couronne de opuhi qu’il va falloir mettre sur leurs têtes ». Cette directive est donnée par Vaiana Tuihani, directrice artistique du comité Miss Tahiti. Elle s’adresse aux cinq coiffeurs chargés de mettre en forme les sublimes chevelures des candidates. Depuis 15h00, les sèche-cheveux chauffent, les lisseurs aussi.
Parmi les professionnels, Maryse Utia, coiffeuse attitrée pour Miss Tahiti depuis 12 ans.
Il faut surtout avoir de la rapidité et l’œil, au cas où une mèche tombe, une épingle qui ne tient pas, il faut savoir reprendre rapidement. Toutes les coiffures sont imposées
Maryse Utia, coiffeuse professionnelle
Une entrée en matière qui n’a rien à envier à Vegas !
Au rythme de la chanson du dessin animé « Vaiana » interprétée par Te Vaka, les dix candidates font leur entrée sur scène. Chaque nom est scandé dans le public. Elles sont magnifiques et interprètent une chorégraphie répétée depuis des mois, mêlant tamure et autres danses du Pacifique. Vêtues de vêtements en tapa avec une ceinture en « àuti », elles séduisent le public qui est déjà en furie.
À la fin du show, chacune se présente. Elles ont une certaine assurance. La soirée promet d’être exceptionnelle. En coulisse, c’est l’effervescence.
La course après chaque passage sur scène
« Aller les filles, je veux la 1, la 2, et la 3 a la coiffure ! », hurle alors la directrice artistique. Après le passage en tenue traditionnelle, les candidates sont à peine entrées dans la loge, qu’elles sont presque bousculées. Restreintes par le temps, elles doivent s’adapter. Tout doit aller très vite. Il faut se déshabiller, et à ce moment-là, la pudeur n’a pas sa place.
Heureusement, leurs chaperons sont là pour les aider, c’est leur rôle.
« Je l’aide à s’habiller, je la coache dans sa préparation, un peu la fée marraine », précise Heifara, chaperonne de Korail Vernaudon, avec le sourire. « C’est la première fois que je chaperonne, mais je suis habituée à évoluer dans ce petit monde ».
Avant le dernier défilé, Vaiana Tuihani donne quelques indications aux chaperons. « Attention, après ce sont les bijoux, et on enfile les paréos ! On a 18min 30 entre les deux passages, c’est très « short » !
C’est le jeu de la télévision, tout est chronométré. L’élection Miss Tahiti, c’est un véritable show très bien orchestré.
En coulisse aussi, le comité Miss Tahiti apprécie et vit le spectacle, avec beaucoup d’émotions.
Leiana Faugerat-Dang, la directrice du comité Miss Tahiti savoure le moment, mais toujours avec un œil observateur.
Je regarde les détails, et à ce moment-là, je regardais le maquillage des candidates et leurs tenues, mais bien sûr, je suis super fière. Je suis heureuse que le temps soit avec nous, c’est un grand soulagement ! Je suis contente que le spectacle plaise au public. J’ai l’impression que les familles sont ravies d’être là. Les candidates sont adulées et applaudies par le public donc c’est une bonne chose. J’espère que la Polynésie sera fière de ses ambassadrices.
Leiana Faugerat-Dang, directrice du comité Miss Tahiti
Ce soir, c’est le résultat de quatre mois de travail acharné.
J’ai beaucoup d’émotions parce que je me dis que ce sera probablement la dernière fois que je les verrai, en tout cas pour 6 des candidates. De l’émotion aussi parce que je vois le travail que tout le comité a fourni, c’était quatre mois intenses. Et aujourd’hui, je me dis ouf ! Je me rends surtout compte de l’accomplissement.
Leiana Faugerat-Dang, directrice du comité Miss Tahiti
À quelques minutes du verdict...
Les filles sont prêtes, vêtues de leurs tenues locales, parées de motif de Tifaifai. Elles se rendent compte que l'aventure s'achève.
Terevanui Tautu est nostalgique.
Je suis un peu nostalgique déjà, mais je me suis beaucoup amusée. Je profite de chaque instant, de la moindre minute que je peux passer avec le public, peut-être une dernière fois.
Terevanui Tautu, candidate numéro 5
Même sentiment pour son amie.
Je suis un peu triste, c’est le jeu, et je vais tout donner !
Heinarei Tama, candidate numéro 2
Ravahere Silloux, symbole de l'élégance 2023
C’est effectivement le jeu. Dans un concours, il y a toujours des gagnantes et des perdantes. Cette année, Ravahere Silloux, a été sacrée Miss Tahiti. La 62eme reine de beauté.
Je n'y crois pas ! Mauruuru à tous, j'ai hâte de commencer cette année avec vous ! Je n'ai pas les mots. Mauruuru à tous !
Ravahere Silloux, Miss Tahiti 2023
Elle aura la lourde tâche de représenter la beauté polynésienne au plan local, et sur la scène nationale. Avec ses dauphines, Teipotemarama Cabral, Poeiti Yule-Poroi, et la Miss Heiva, Korail Vernaudon, elles sont les nouvelles ambassadrices de la Polynésie française.