"En position de principes, il a été décidé : plus d'excursions raie et requins" est-il écrit dans le bilan 2024 du comité de gestion de l'espace maritime (CGEM), à l'issue d'une réunion le 16 janvier dernier.
Il serait question du célèbre site d'observation des raies et requins à Tiahura, où les touristes peuvent nager avec les requins et faire quelques papouilles aux raies...appatés par de la nourriture discrètement distribuée par certains guides touristiques.
Ce qui ressort du bilan 2024
C'est l'étape incontournable des excursions à Moorea. Tous les prestataires touristes, bateaux comme jet skis, s'amassent dans la zone, au détriment parfois de la sécurité et du respect de l'environnement. Le CGEM n'a pas vraiment présenté ses arguments mais constate dans son bilan "des activités lagunaires en hausse" et estime que la "saturation partielle du lagon est un véritable problème qu'il faut prendre en compte rapidement".
Pour y remédier, le comité suggère donc :
- la mise en place de quotas par activités nautiques
- la valorisation des activités écologiques ; plus d’engins à moteur thermique au profit des moteurs électriques respectueux de l’environnement
- une amélioration de la vigilance
- un numerus clausus à instaurer pour certaines activités
- plus de contrôle
- l'installation de caméras connectées (vidéoprotection) sur des sites précis qui restent à définir.
"En positions de principes", le comité a décidé :
- de ne plus autoriser de nouveaux projets sur le site de Tiahura
- plus d’excursions raie et requins
- pas de nouveaux véhicules sur le lagon sauf s’il s’agit d’un véhicule de remplacement.
L'observation des raies et requins sera toujours possible mais cette mesure permet de rappeler que le nourrissage de requins est interdit.
Manque de concertation avec les principaux concernés
Certains professionnels du secteur regrettent de ne pas avoir été consultés. "Cela touche une économie sur Moorea. Il y a 75% des habitants de Moorea qui travaillent dans le tourisme, il y a les hôtels, plus de 400 Airbnb sur Moorea, c'est énorme. S'ils descendent et ils ne peuvent rien faire, ils vont aller voir ailleurs et moins cher" craint Amo Paheo. Ce prestataire travaille dans le tourisme depuis près de vingt ans et propose des excursions en mer depuis six ans. Il observe effectivement une hausse de la fréquentation au spot raies et requins et peut concevoir que le CGEM impose des limites. Ce qu'il dénonce surtout, c'est le manque de concertation entre les prestataires et le comité.
Je suis conscient qu'il faut faire quelque chose mais il faut en discuter avec les personnes concernées, les prestataires et ne pas prendre des décisions comme ça.
Amo Paheo, prestataire touristique
Amo espère se réunir dans les semaines à venir avec les autres prestataires et rencontrer le CGEM. La prochaine réunion du comité est prévue le 19 février.