Réussir à capturer un héron strié de cette taille s'avère être une opération délicate, pour les membres de la société d’ornithologie Manu.
Chaque détail compte pour la capture de cette espèce endémique de Tahiti. À l’heure actuelle, il ne reste plus que 70 individus sur le fenua.
Thomas Gesthemme, le directeur de l'association Manu détaille les étapes de l'opération d'approche : « On était neuf personnes, réparties en deux équipes, sur des zones vers la ville. Parce qu'il y a des zones très poissonneuses, où il y a vraiment beaucoup de hérons qui viennent là. Donc c'est là qu'on a essayé en premier, puisque c'est la première fois que l'on réalise ce genre d'opération, on avait jamais fait ça encore. Et donc on s'est répartis, on a mis des filets.»
Au bout de deux heures, ce sont finalement trois jeunes Héron qui ont été capturés.
Et ce sont dans des cages scellées avec soin qu’ils sont acheminés vers leur destination finale, sur l’île de Huahine. Une terre propice à la réintroduction de l’espèce, comme l'explique Thomas Geshtemme : " l’habitat à Huahine est très favorable et l'urbanisation est bien moins importante qu'à Tahiti. Donc c'est vraiment un super site pour créer cette population. Et surtout c'est un oiseau qui était déjà présent à Huahine, qui a disparu et des ossements ont été trouvés par des paléontologues, et donc c'est une réintroduction et non pas une introduction dans une nouvelle île. C'est retour à la maison.»
En fin de journée, le lâcher des trois jeunes hérons a été effectué avec l’association A ti’a Matairea. Une opération qui sera renouvelée au cours des trois années à venir. L’association Manu, par le biais du Pays, compte relâcher 25 autres hérons sur leur terre d’adoption.