Le projet du New Taharaa contesté, cette fois-ci, à cause du problème d'eau potable

Selon le groupe City, les besoins en eau potable du futur New Taharaa seraient de 900 m3 par jour.
La ville d'Arue toujours opposée au projet du groupe City. e New Taharaa pourrait assécher les nappes phréatiques, et priver les habitants d'eau potable. Les promoteurs démentent, et assurent que les besoins peuvent être supportés. La commune d'Arue refuse de faire face à une pénurie d’eau. Le groupe City affirme que les besoins du projet sont estimés à 900 m3 par jour…

De l’or bleu,  Arue n'en manque pas et l'eau coule abondamment. Mais pour combien de temps encore se demandent certains élus de la commune, comme Jacky Bryant, qui craignent que l'implantation du projet immobilier New Taharaa n'assèche les réserves d'eau d'Arue.

Il prend pour exemple Bora Bora, le berceau des hôtels de luxe. Une île où Jacky a vécu longtemps. Là-bas, il y a deux stations de désalinisation, preuve que la réserve d’eau douce est épuisée. "Pourquoi ? Parce ce que le nombre d'habitants a augmenté ? Pas du tout. C'est parce que l'activité touristique haut de gamme fait que celui qui paye beaucoup d'argent a des exigences quant à la fourniture de l'eau : avoir de l'eau à 23 h, la femme de service à 1 h du matin, c'est les 3 x 8, tu ne peux pas faire autrement", explique Jacky Bryant, adjoint au maire chargé de l'environnement.

Jacky Bryant, adjoint au maire en charge de l'environnement, le projet du New Taharaa risque d'assécher les réserves d'eau potable de la commune d'Arue.

900 m3 d’eau, c'est l'estimation de la consommation d'eau du futur hôtel New Taharaa. Pour Jacky Bryant, c’est trop. Mais pour le groupe City, promoteur du projet hôtelier, qui se base sur le rapport d’Egis, ce n’est pas grand-chose.

En 2021, la commune d’Arue a produit plus de 3,7 millions m3 d’eau pour une consommation d’un peu plus de 2 millions. "Ce qui reste comme différence, c'est 1,630 millions m3 globalement, en tout cas les besoins du projet sont de 900 m3/jour qui sont indiqués dans l'étude d'impact, sur 1 an cela fait 363 000 m3. Sur les 1,6 million m3 qui restent, il y a encore 1,3 million m3 qui circulent", estime Teiva Raffin,  délégué du Groupe City en Polynésie.

Pour Teiva Raffin,  délégué du Groupe City en Polynésie, le projet hôtelier ne consommera pas toute l'eau de la commune d'Arue.

"On va se retrouver par jour avec 90 camions citerne de 10 000 litres multipliés par 365 jours, et la réserve [d'eau] va très vite perdre de sa notion fondamentale : c'est que l'on préserve cette ressource, que l'on veille sur elle pour éviter qu'on se retrouve sans rien du tout", réplique Jacky Bryant.

"On est convaincu qu'il n'y a pas de problème d'eau", précise Teiva Raffin qui propose à la commune d'Arue peut-être à revoir le projet ou du moins "à travailler main dans la main".

Le permis de construire de l’hôtel New Tahara’a est toujours en cours. La construction de celui-ci, devrait durer près de 5 ans.