Les centres d’accueil pour sans abris très attendus

Distribution de repas à Papeete pour les sans domicile fixe.
Les centres d’hébergement d’urgence restent synonymes d’espoir pour les Sans Domicile Fixe de Tahiti. Comme celui de Fare Ute, mis en place pendant la crise sanitaire en 2020, qui permet à certains de trouver un refuge et de l’aide pour se réinsérer dans la société. Ou encore le presbytère du Père Christophe à la Cathédrale de Papeete.

Le centre d’hébergement d’urgence de Fare Ute, pour les personnes sans abris, accueille tout le monde, à condition de respecter certaines règles de vie. « On n'accepte pas les ivrognes de venir à l’intérieur, explique Alexandre, chargé de l'entretien. Si tu bois ici ou tu reviens ici, on te met une semaine dehors. Exclu. Après si tu recommences, on te met un mois. Et troisième fois, c’est définitif : dehors. Et coup de pied au derrière et ne revient plus. »

Un centre d’urgence devenu une nécessité. Chaque jour, il accueille 140 personnes. Et ils sont plus de 50 SDF à trouver ici un refuge pour la nuit. 

La ministre des solidarités, Virginie Bruant, a conscience de ces nombreuses problématiques. D’où la création d’un bureau des sans-abris en septembre dernier. Et le gouvernement actuel travaille sur deux projets distincts.  « Raimanutea est déjà en rénovation, détaille-t-elle. Ça va être un centre de réinsertion, un centre de formation également, avec de l’hébergement d’urgence. Pas seulement pour les personnes sans domicile fixe mais également pour des personnes qui pourraient être victimes de violences intra familiales. Donc le projet est un peu différent sur Raimanutea. Alors que sur Vaininiore, on est bien sur un centre d’hébergement d’urgence et de jour, pour les sans domicile fixe, dans lequel nous allons y intégrer également de la formation. »

 

Mais ces projets gouvernementaux ne sortiront de terre qu’à partir de 2024. Alors, le Père Christophe, qui vient en aide aux sans abris de Papeete depuis près de 30 ans, continue son mécénat. Des petits déjeuners servis avec l’aide de bénévoles, comme avec Paulina : " Y’a un médecin qui vient trois fois par semaine. Et un psychiatre qui vient une fois par semaine. Et puis sinon le reste du temps, au secrétariat on leur met à disposition des vêtements. »

 

Tous ces services seront disponibles au futur centre Te Vai Ete Api, à Mamao. Un projet financé uniquement par des dons et qui ne bénéficie d’aucune subvention. « On va payer 30 millions Fcp de TVA sur les 250 millions, y a 30 millions de TVA, regrette Père Christophe. Nous sommes toujours en quête de 150 millions Fcp pour terminer. Mais le CAMICA, c’est à dire l’église catholique s’est engagée à avancer l’argent. Les travaux aboutiront fin juin. » 

 

Te Vai Ete Api sera uniquement un centre de jour, avec quatre salles où des formations professionnelles seront dispensées.