C’est avec la boule au ventre que les enseignants, les « taties » et l’encadrement de l’école Maehaa Rua à Punaauia se rendent au travail, tous les matins. Depuis le 7 mai, plusieurs vols ont été constatés au sein de l’établissement scolaire. Des actes perpétrés « tous les soirs », selon les témoignages. « La salle des maitres a été forcée et ils ont pris les goûters des enfants. Vendredi dernier, ils ont cassé la serrure d’une salle de classe. Ils ont retiré la fenêtre d’une autre classe pour rentrer dedans », déplore Patricia Bensenouci-Luciani, directrice de Maehaa Rua.
Des méfaits qui pourraient être l’œuvre d’une bande organisée, puisque, « dans la nuit de jeudi à vendredi, nous avons trouvé plusieurs petits matelas sur la terrasse à côté du bureau, devant la classe des tout-petits. Nous avons trouvé aussi des couvertures et des matelas dans une autre salle de classe et des matelas dans un autre bloc. Oui, ils sont plusieurs », assure la directrice.
Tarirea Tetuanui enseigne en classe de SG. Sa classe a également été vandalisée. Depuis, elle ne se sent plus en sécurité. « Dès que je sors de ma classe, je prends toutes mes affaires et tous les appareils".
La semaine dernière, les gendarmes ont investi les lieux pour prélever les empreintes, des allées et venues « qu’il a fallu expliquer aux élèves, parce qu’on ne pouvait pas rentrer dans nos classes. » Des selles ont même été retrouvées dans une classe, avec des propos injurieux tagués sur les murs.
Pour le goûter, les « taties » font du mieux qu’elles peuvent. « La semaine dernière, ma fille m’a dit que le goûter avait changé et que maintenant, on leur donnait du pain avec du beurre », dit Vaitiare Nauta, présidente de l’association des parents d’élèves, avant de poursuivre : « Et c’est normal, l’école n’a pas autant de moyens ». « Ca a perturbé tout le fonctionnement de l’école », regrette la directrice de l’établissement.
Si aujourd’hui, le moral reprend le dessus, la peur de perdre de nouvelles affaires demeure. La commune de Punaauia a, pour sa part, changé toutes les serrures des portes, et « j’ai demandé à la commune de rehausser la clôture à l’arrière de l’école, parce qu’on a vu qu’ils passaient par là », prévient Patricia Bensenouci-Luciani. Le préjudice est évalué à plus de 200 000 francs. L’affaire est entre les mains de la gendarmerie.