La retraite à 64 ans d’ici 2030, ils sont contre. Pas question non plus de cotiser pendant 43 ans dès 2027. Pour eux, reculer l’âge de la retraite et allonger la durée des cotisations ne sont pas les bonnes solutions. "On n'est pas contre les réformes, du moment que ce soit en concertation avec tous les syndicats...On est d’accord pour qu’il y ait des changements, pour qu’on apporte notre pierre à l’édifice. Encore faut-il que ce soit vraiment un effort collectif. Et ça ce n’est pas du tout ce que l’on peut voir à l’heure actuelle. Où on demande toujours aux petites gens … de participer, de mettre la main à la pâte. Et ça on est pas du tout d’accord pour cela", explique Haretaua ELLACOTT, secrétaire syndicat FO lycée de Taiarapu.
Les fonctionnaires d’Etat se sont réunis en intersyndicale de 7 membres aujourd’hui. Douanes, finances ou encore éducation, tous les corps de métier ont été représentés.
Pour une marche pacifique avec un objectif précis : proposer d’autres solutions à cette réforme de la retraite.
Insérer davantage les seniors
"Une amélioration de l’emploi des seniors. Puisque les seniors malheureusement quand ils perdent un emploi, il y a vraiment des difficultés à ce qu’ils soient ré-employés. Mais il y a des volontaires quand même. C’est cette égalité des salaires hommes femmes. Une fois qu’on augmentera également le salaire des femmes, ça augmentera les cotisations. C’est aussi mettre un pourcentage supplémentaire aux cotisations des employeurs", précise Melba KAUA, représentante de l’intersyndicale contre la réforme des retraites et secrétaire générale adjointe de l'UNSA.
Une réforme qui concerne 10 500 fonctionnaires d’Etat en Polynésie.
Et parmi les 50 autres revendications de l’intersyndicale, il y a celle de la suppression de l’ITR. "On veut que l’Etat tienne sa promesse du régime complémentaire, à savoir la mise en place d’une pension à 75% de nos derniers revenus d’actifs, primes, traitement indexé inclus", remarque Tiatau ROPATI, secrétaire général union syndicale Solidaires douanes Polynésie.
Age de la retraite, ITR...
Une heure de marche pour rejoindre le haut-commissariat, où le cortège a retrouvé les représentants de la CSTP-FO, qui ont été reçus dès 8 heures ce matin par le représentant de l’Etat.
"Nous avions rencontré déjà le haut-commissaire il y a un deux mois. Pour lui demander que les retraites futures pour les fonctionnaires d’Etat soient sur l’ensemble des émoluments. C’est-à-dire sur l’indexation. Et ça ce serait une excellente avancée pour le Pays aussi. Et aussi pour nos adhérents. M. le haut-commissaire nous avait confirmé déjà ça il y a deux mois. Là il vient de nous le confirmer à nouveau que c’est dans sa perspective. Et donc il allait le présenter au niveau de l’État", argumente Patrick GALENON, secrétaire général de la CSTP-FO.
Les représentants de l’intersyndicale ont été reçus à 11 heures par le haut-commissaire. Sorti peu avant midi avec un bilan plutôt encourageant, Eric Spitz a reconnu les spécificités de la Polynésie, en termes d’espérance de vie et de pénibilité du travail.
"En Polynésie nous avons taux de longue maladie énorme, de 17%. Qui n’est pas rien, il le reconnaît. Donc il y a tous ces éléments à prendre en compte. Autre point positif : il nous soutiendra dans la compensation à l’ITR. Puisque ce taux de remplacement de 30 à 50%, il le reconnaît, il le sait, il en a conscience, que ça met beaucoup de salariés avec très peu… en dessous du SMIG arrivé à ce temps de retraite", souligne Melba KAUA à sa sortie du haut-commissariat.
Une nouvelle rencontre concernant l’ITR est prévue le 27 janvier. Avec pour objectif d’affiner les doléances de l’intersyndicale. Afin que le haut-commissaire puisse les présenter le 17 février lors d’une réunion au niveau national.
Quant à la réforme des retraites, elle sera examinée à partir du 23 janvier, pour une adoption avant l’été 2023.
Regardez le reportage de Kaline Lienard :