Très souvent, Ils sont là avant même l’ouverture... Les sans domicile fixe du centre Tamanu sont une petite poignée d’irréductibles. Ils squattent les lieux de jour comme de nuit. « Ils font la manche sur ma terrasse explique Jouan, Gérante d’une cafétaria. Quelquefois ils squattent aussi la nuit. En fait moi ça m'est égal qu'ils squattent la nuit, mais ils font des désagréments sur la terrasse ». Chloé, elle, a vu le pire. Des choses qui ne sont pas belles à voir. « Il se touchait sur l'escalier, s'indigne la gérante d'un salon de coiffure. Alors, qu'on a une école de danse avec des enfants là-haut. Donc ce n'est pas bien qu'ils traînent là ».
Certains investissent dans une société de gardienage
Ses mains sont expertes dans la création de belles coiffures. En 28 ans de métier, Chloé n’a jamais vu ça. Un robinet en guise de douche pour SDF à l’arrière de sa boutique. « Depuis le courrier qu'on a fait à la mairie, qui n'était pas une menace, on faisait un courrier pour trouver une solution, pour alerter. Parce que ça devient... on ne veut pas que ça devienne Papeete quoi... Papeete c'est l'horreur maintenant ».
Une partie des commerçants de la place ont fait appel à une société de gardiennage. Une solution que ne partage pas certains d’entre eux. Car ils refusent de payer un gardien pour faire la police. « On a des charges qui sont quand même relativement importantes, estime Patrick, vendeur de luminaires. Moi personnellement, je ne vois pas pourquoi je paierais quelqu'un pour surveiller le magasin. De toutes manières, j'ai les rideaux de fer, j'ai ce qu'il faut.
Sortir de la rue, certains l'ont fait
Au centre commercial, l’entrée est interdite aux SDF. Etienne, vigile, a sa technique pour les éloigner ; tout passe par le dialogue : « Voilà, de temps en temps, on les aide, on leur achète le casse-croûte. C'est ça la vie, il faut aider tout le monde ».
Pas de travail, pas de maison, pas de famille... C’est le début de la fin. Puis, tout bascule. Voilà maintenant 7 ans que Rereao est sortie de la rue. « Il y a des SDF qui ne sont pas bien accueillis quoi. Ça fait mal pour moi, parce que moi je viens de la rue aussi, confie-t-elle. J'ai été suivi par père Christophe, je le remercie beaucoup. Il a veillé sur nous pendant des années. Aujourd'hui je suis contente pour moi, je travaille pour moi-même ».
Le centre Tamanu, c'est une centaine de commerces au total. Une rencontre est prévue entre eux et la mairie de Punaauia en janvier.