Aujourd'hui à Faa'a a eu lieu une descente de police dans un quartier réputé pour le trafic de drogue. Une opération millimétrée qui engage une trentaine de gendarmes et de policiers municipaux. Une mobilisation nécessaire dans ce lieu de vente de stupéfiants connu de toute la Polynésie. "C'est une habitude pour nous, c'est une habitude de voir les gendarmes contrôler à Faa'a. Maintenant, on ne se cache plus. On reste au bord de la route", lâche un jeune homme. Un autre, qui deale aussi, n'est même plus étonné de les voir, pour lui "c'est normal, on ne peut rien y faire".
Pour gagner la guerre contre les caïds, il faut se battre sans relâche. Chaque opération dans le quartier Tavararo, est toujours fructueuse. Et ce matin, 3 dealers sont été interpellés. "C'est une occupation quotidienne du terrain, pour déstabiliser les réseaux. [Il faut] attaquer par le bas, contrôler les usagers comme les petits dealers pour remonter sur un réseau plus structuré...On tombe souvent sur des gens déjà interpellés. Et qui sont en état de récidive. [La pêche] est toujours bonne malheureusement à la Stèle, c'est un point de deal identifié", explique le lieutenant-colonel Jérôme GODEFROY, commandant de la gendarmerie départementale des îles du Vent.
Face à la drogue, il faut donc occuper le terrain pour inverser la courbe des infractions. Elles sont 2 fois plus élevées qu’en métropole avec près de 6 faits recensés pour mille habitants chaque année.
Mais la lutte se concentre aussi et surtout sur le trafic de méthamphétamine qui depuis 5 ans, ne cesse d’augmenter. Le marché polynésien est juteux, avec 10 000 consommateurs estimés.
Par ailleurs depuis 2017, le Pacifique est devenu une véritable plaque tournante… des voiliers chargés de centaines de kilos d’ice et de cocaïne transitent des Etats-Unis et d’Amérique latine vers l’Australie.
Alors, la coopération régionale est primordiale.
Et ce séminaire organisé à Tahiti par le parquet général de Papeete en est l'illustration.
"C’est un partenariat évidemment très important. Chaque pays est une pièce du puzzle, et ensemble, nous assemblons le puzzle", estime Hadyn Godinet. chef du bureau des douanes néo-zélandaises
« Le problème auquel nous sommes confrontés est tellement énorme qu’une seule agence ne suffit pas pour le régler, et même pas un pays. Le crime transnational se mondialise, et c’est donc grâce à des partenariats comme ceux que nous allons sceller ici et dans les prochains jours que nous allons le combattre. La France a une capacité de lutte énorme, car ses moyens sont dispersés géographiquement, ce qui fait de ce pays un partenaire clé et vital dans la lutte contre les stupéfiants", précise Adrian Morto, capitaine de la police fédérale pour la zone Pacifique sud.
Ce séminaire international doit permettre de renforcer la collaboration entre les services judiciaires des pays du Pacifique, et l’échange de renseignements.