« Mu » : une version Covid-19 résistant au vaccin ?

Un variant baptisé « Mu » est apparu récemment. 143 cas ont été recensés dans l’hexagone depuis son apparition et seulement deux en Polynésie française. S'il ne représente que 0,1 % des contaminations dans le monde, une question se pose : Faut-il s’inquiéter ?

Il s'appelle "Mu" et il s’agit d’une nouvelle mutation du covid-19. Ce variant, classé comme « à suivre » par l’OMS, fait l’objet d’une surveillance étroite à l’échelle mondiale depuis le 30 août dernier. 

 

Voilà à quoi ressemble le variant « Mu » ou variant colombien. Ses formes disgracieuses ont été identifiées pour la première fois en Polynésie française, en juillet dernier. Fort heureusement, il n’est pas, pour l’heure, considéré comme dangereux comme l'explique Henri-Pierre Mallet, épidémiologiste à la plateforme covid et agent de l’ARASS : 

« Les seuls arguments que l’on a sur ce variant Mu c’est que, expérimentalement, on a l’impression que ce variant serait peut-être moins sensible aux anticorps qu’on peut avoir naturellement contre les autres variants, ou contre le vaccin. C’est cela qui ferait un peu peur dans ce variant : peut-être qu’il va résister, mais cela reste très théorique. Par contre il serait probablement moins contagieux que le delta. Donc en fait, il n’est pas forcément plus dangereux, c’est une alerte de plus parmi tous les variants que l’on découvre. »

Une méthode d’analyse plus poussée appelée séquençage, a permis d’identifier ce variant. Il a été décelé dans l’ADN d’un couple de touristes en provenance d’Amérique du Sud, rapidement rapatrié. Ce sont les deux seuls cas de variant « Mu » détectés à ce jour en Polynésie française. Depuis, il ne s’est ni installé ni propagé et n’inquiète pas les instances de santé locales indique Hervé Varet, directeur de l’institut Mallardé : 

« Ce variant « Mu » effectivement s’est répandu dans le monde, il est arrivé en Europe, aux Etats-Unis, mais globalement, on s’aperçoit, parce-qu’il était quand même né en janvier 2021, qu’il n’a pas vraiment pris le pas sur les autres variants, il est très très faible. »

En Polynésie et dans le monde, c’est le Delta qui prédomine. Il fait partie des quatre variants dont l’incidence sur la santé mondiale est la plus notoire. Quant au variant « Mu », il circule surtout en Colombie où il est responsable de 39% des contaminations. Il n’y a actuellement aucun cas actif en Polynésie française.

Le reportage de Mereini Gamblin et Hiro Terorotua: