ESSAIS NUCLÉAIRES. La commission d'enquête parlementaire poursuit ses auditions

Un des essais nucléaires atmosphériques tiré entre 1966 et 1996.
La commission d'enquête parlementaire relative aux conséquences des essais nucléaires en Polynésie poursuit ses auditions. Aujourd'hui, elle entendait le directeur de l'INSERM - l'Institut National de la Santé et de la Recherche médicale. Elle est présidée par le député du Finistère Didier Le Gac. La rapporteuse est la députée de la Polynésie française, Mereana Reid Arbelot. Il s'agit pour les parlementaires de faire la lumière sur les 193 essais nucléaires qui ont été réalisés par la France entre 1966 et 1996.

Évaluer l'ampleur de l'impact des essais nucléaires en Polynésie, c'est tout l'objectif de la commission d'enquête parlementaire. À sa tête, le député du Finistère Didier Le Gac. Mais aussi la députée de Polynésie, Mereana Reid-Arbelot, qui est la rapporteure de cette commission. 

La représentante polynésienne précise que : "La commission d'enquête ne se résume pas aux simples essais nucléaires. C'est tout un pan de l'histoire commune de la France et de la Polynésie française qu'est le CEP, le centre d'expérimentation du Pacifique. Le président Macron, lors de son discours à Papeete en juillet 2021, a admis que la dette existait. Je pense qu'il est important qu'on puisse encore proposer des améliorations, et notamment sur l'indemnisation des victimes."

Mereana Reid-Arbelot, députée de la Polynésie française et rapporteure de la commission d'enquête sur le nucléaire. Aux côtés de Didier Le Gac, président de cette commission.

Entre 1966 et 1966, la France a procédé à 193 essais nucléaires dans le Pacifique, dont 41 essais atmosphériques. Aux conséquences multiples : sanitaires, avec les cas de cancers de la thyroïde, économiques, sociales et environnementales. Les données avancées par les instances étatiques sur les doses de radiations reçues par la population, ne font pas consensus parmi la communauté scientifique.

Aujourd’hui, il suffit d'entendre le directeur de recherches de l'INSERM, l'Institut National de la Santé et de la Recherche médicale, pour s'en convaincre. Florent de Vathaire explique que : "Nous avons montré qu'il y avait une relation entre la dose de radiation reçue durant les essais nucléaires et le risque de cancer de la thyroïde. Je pense que c'est très important d'associer, aux futurs travaux scientifiques, les habitants de Polynésie et spécifiquement les jeunes, mais d'associer le plus possible de gens. Et de trouver une façon de travailler, de structurer les relations avec la population, qui a une implication réelle."

En 2022, le comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires a reçu 229 demandes émanant de Polynésiens. Mais seules 89 offres d'indemnisations leur ont été faites. La commission poursuit ses travaux, elle se rendra en Polynésie en juillet et devrait rendre ses conclusions à l'automne prochain.