Octobre 2013, 'Outumaoro a été le théâtre d'un infanticide sordide : à cette époque, un père avait égorgé sa fille de 15 ans. 12 ans plus tard, violence et drogue règnent sur ce quartier. Vaitiare, mère de famille et riveraine, nous confie les addictions de ses proches, à la méthamphétamine : "dans mon foyer, avec mon tane, lui d'abord. J'ai pu m'en sortir parce qu'il a compris, ainsi que certains de mes garçons [qui] par conseil sont sortis de ce fléau. D'autres n'ont pas pu tenir ces conseils".
Des conseils, les seules armes dont disposent des riverains pour ramener un peu de quiétude dans cette zone réputée, entre autres, pour la vente de drogue, un commerce qui a pignon sur rue. "Ils vont vendre le cannabis, y'a que ça pour vivre. Alors qu'il y a du uru à vendre et tout...Mais que veux-tu, c'est comme ça", déplore Sarah Arakino, une habitante.
Résignés ? Pas tous. L'association Paruru ia 'outumaoro, aidée par la fédération des associations de lutte contre les drogues, arpente les ruelles de ce quartier pour rencontrer les riverains désireux d'améliorer leur qualité de vie. "Les fléaux qu'il y a ici depuis 20 ans, le paka, l'ice, l'excès d'alcool, les attouchements...il faut arrêter ! Je suis d'ici, j'ai grandi ici, je n'ai jamais vu ça dans ma vie", s'insurge Marcellino Pansi, président de l'association Paruru ia outumaoro. "Il y a déjà des parents qui travaillent dans l'ombre, qui voient les jeunes, qui en ont ramenés à la réalité, je les remercie car ils font bouger les choses, il y a déjà un début, il faut poursuivre", tempère Charles Renvoyé, vice-président de la fédération des associations de lutte contre les drogues.
Des parents qui font de la sécurité une priorité, mais la mauvaise réputation d'Outumaoro est toujours tenace.