Déterminer un panier de produits dont les prix ne pourraient augmenter plus encore, c’est l’une des mesures annoncées par le gouvernement la semaine dernière pour maintenir le pouvoir d'achat. Pour l’heure, rien de concret. Le ministre de l'Economie dit vouloir rencontrer les importateurs, distributeurs, commerçants et patrons afin de peser les effets collatéraux d’une telle action.
Pas de marges, pas d'investissements
Pour le porte-parole de la fédération générale du commerce, il s’agit d’une très mauvaise mesure. "Dès lors que l'on contraint le prix, on va contraindre aussi les marges. Les marges servent à couvrir les charges, les salaires des employés, les loyers, les impôts. Si à la fin le commerçant ne trouve pas son compte, il n'a plus qu'à fermer", analyse Guy Loussan de la FGC.
Tous les économistes seraient d’accord avec cet argument. Bloquer les prix pourrait ne plus inciter les producteurs à fabriquer. Et puis, il risque d’y avoir des contournements de la mesure. "Si les prix sont bloqués, les producteurs, importateurs ou revendeurs peuvent se tourner vers des produits de moindre qualité pour compenser et garder des marges. Et puis, ils peuvent essayer de promouvoir des produits différents, qui eux ne sont pas bloqués. Bref il y a toute une série de stratégies", estime Christian Montet, professeur en sciences économiques à l'UPF.
Produits différents
Si nous sommes tous impactés par la hausse des prix, certains parmi les plus pauvres sont plus touchés. C’est plutôt à eux qu’il faut destiner une aide spécifique. Enfin, selon l’économiste, un blocage des prix est surtout un échec total au moment de sortir du blocage : l’effet de rattrapage engendre alors des hausses de prix colossales.