Plastic Odyssey transforme la pollution plastique de la perliculture en une solution

Une fois utilisées, si elles sont cassées, ces bouées deviennent des déchets. Pour Pacific Odyssey, c'est tout le contraire.
Plastic Odyssey, c'est le nom d'une expédition partie de France depuis octobre 2022 et qui sillonne le monde pendant 3 ans. Son objectif : sensibiliser le grand public à la pollution plastique et proposer des solutions pour mieux relever les défis. Le bateau Plastic Odyssey est passé à Mangareva, qui concentre 60% de l’industrie de la perle en Polynésie. Il y a donc, là-bas, beaucoup de pollution plastique.

Au milieu du lagon de Mangareva, la ferme perlière de Magali et Dominique Devaux. La perliculture nécessite l'emploi de divers outils et accessoires comme les bouées en plastique. "Une partie des bouées est réutilisée, les autres non parce qu'elles sont cassées. Parfois on se retrouve avec trop et elles peuvent être stockées à terre durant des mois. Et on ne sait pas trop quoi en faire", avoue Magali Devaux, gérante de l'exploitation. 

Des bouées mais aussi des filets, des grillages, des paniers tout en plastique qui s'usent vite et dont il faut se débarasser. Pour cela, il faut retourner à terre et stocker le vieux matériel inutilisable. Un vrai défi logistique. "Depuis quelque temps on envoie nos déchets des fermes perlières à Tahiti au centre d'enfouissement technique. Finalement, il n'y a pas d'avenir, ça occupe la terre, ça reste un déchet et un poison pour la nature", admet Dominique Devaux, fondateur de l'exploitation.

Les déchets en plastique (bouées, grillages...) sont d'abord broyés puis transformés.

Une équipe de Plastic Odyssey est venue sur cette île pour ramasser quelques déchets. Le but de l'association est de montrer à des entrepreneurs la façon dont le plastique peut être revalorisé. 

La démonstration de recyclage se déroule dans le bateau-laboratoire de l'association qui sillonne la Polynésie pendant 1 mois. A bord les déchets en plastique ramassés sont broyés et transformés en pièces pour le bâtiment ou la vie quotidienne : toitures, pavés, contenants.

Pour cela, des machines ont été développées à moindre coût et de façon simple, pour rendre accessible la revalorisation du plastique. "Ca donne beaucoup d'espoir pour cette filière de la perliculture. Au final, cette pollution plastique qui dure des années n'est pas fatale, c'est une pollution que l'on peut revaloriser et recycler. Cela donne beaucoup d'espoir pour la perliculture", déclare Maxime Thirouin, ingénieur recyclage sur le Plastic Odyssey. "C'est le bon créneau, c'est la bonne idée, c'est super !", reconnaît enthousiaste Dominique Devaux.

Quelques objets du quotidien fabriqués à base de déchets en plastique issus de la perliculture.

A l'initiative de la Direction des ressources marines, la mise en place d'une filière de revalorisation du plastique est en développement sur toute la Polynésie.

Le reportage de Margaux Bédé, Valentin Proult et Quentin Pommier :

©polynesie