Le travail d'abord
« Eux, ils ne me donnent pas à manger. Je préfère aller récolter les fruits pour avoir à manger », Tavi ne croit plus trop aux promesses électorales. Samedi 9 avril, jour de vote, il a passé la journée au faaapu à récolter les fruits pour les vendre dimanche au marché de Papeete. Pour les vendeurs ambulants, il n’y a que le travail qui paie.
Le taux d'abstentionnisme atteint des records. La participation des Polynésiens à l'élection présidentielle ne cesse de diminuer depuis 2012. En trois quinquennats, elle est passée de 49,35 % à 30, 87 %. La population se sent de moins en moins concernée.
La vie continue...
Les démarches sont parfois compliquées pour certains, les candidats sont trop loin et les arguments n’inspirent pas beaucoup la population… La vie continue et ici, on la prend un peu comme elle vient. « Je n’ai pas du tout suivi en fait. Si j’avais suivi, j’aurais peut-être voté. Ma femme me disait d'aller voter mais je ne voulais pas mettre n’importe qui », a avoué Bruno, résident de Papeete.
D'autres sont complètement résignés. Comme Reynold, qui pense que le vote des Polynésiens ne pèse rien. « Par rapport au nombre de personnes qui votent, on n'est rien du tout dans ces votes-là. Je ne sais pas si on va prendre en compte nos votes. »
Aude ne partage pas le même avis. Elle a pris son rôle de citoyenne à cœur en allant et aurait aimé que les Polynésiens se sentent plus impliqués. « Je suis vraiment très très déçue. Très déçue que… Je pense que la population n’a pas écouté. Ils n’ont pas écouté la politique de chacun. Moi, ce n’est pas ce que je voulais. Dans la Bible, il est dit que tout va aller de plus en plus mal, mais bon on espère que ça aille mieux. »
À chacun sa voie… Abstentionniste ou pas, l’avenir s’éclaircira le 24 avril prochain.