Protection de l'emploi local : la formation fait encore défaut

La quasi-totalité des recrutements se font au niveau local.
Où en est-on de l'application de la loi sur la protection de l'emploi local ? Le gouvernement Fritch, sous la tutelle de la ministre Virginie Bruant, avait mis en place un observatoire, en partenariat avec le SEFI...Aujourd'hui, si près de 150 métiers sont protégés, force est de constater que le vivier local reste à élargir et à former.

Protéger l’emploi local, l’idée est noble mais son application reste complexe. En 2023, la loi se traduit par 151 activités professionnelles protégées représentant 350 offres d’emplois, soit 10% des offres globales.

Premier secteur concerné : le tourisme-hôtellerie-restauration. Dans un établissement, on privilégie l’embauche locale, mais tout n’est pas si simple. "Je n'ai pas eu de problème pour trouver quelqu'un, mais je sais que dans d'autres restaurants c'est un  peu compliqué de réussir à garder son personnel, le fidéliser et pouvoir recruter quand en certaines périodes c'est un peu la pénurie", explique Romain Barasz-responsable de salle.

Deuxième secteur protégé, celui de la pharmacie. Mais les préparateurs locaux se font rares, malgré les aides du Sefi et une formation assurée par le Gréfoc. "J'essaie de prendre dans le vivier local, et si on n'a pas, on ressort le CV des gens qui viennent de l'extérieur et on essaie de les contacter. Si ça marche, on les embauche", constate Maryse Ollivier, pharmacienne titulaire d'officine. Préparateur en pharmacie, "c'est un métier peu connu, nous on voit des personnes au comptoir on pense que ce sont juste des caissiers ou des vendeurs", reconnaît Bryan Tautu Tixier, élève préparateur en pharmacie.

Une activité protégée donnera la priorité aux personnes qui ont une durée de résidence établie sur le territoire. "Si par exemple on s'aperçoit que sur une activité professionnelle on a embauché plus de 10% de personnes néo-résidentes avec une durée de résidence inférieure à 3 ans, là on va appliquer une protection renforcée. C'est-à-dire qu'on va donner la priorité à des gens qui ont un délai de résidence supérieur à 10 ans", détaille Vanessa Tiaipoi, directrice du SEFI.

Carte de formation(s)

La compétence reste malgré tout un critère indispensable pour les employeurs. Le Sefi travaille donc sur une carte de formation professionnelle adéquate. "Ca nous permet d'identifier les compétences qui font défaut ici sur le territoire et ça nous permet aussi de prévoir des formations qui correspondent aussi à ces besoins", ajoute Vanessa Tiaipoi.

On notera également que l’Etat demeure le plus gros employeur de Polynésie avec 10 000 agents dont 80% sont polynésiens…

Le reportage de Caroline Farhi :

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