Quand Mama Natura passe, les déchets trépassent

Nom : Yvon, prénom Adeline, femme d’action, grand charisme, sa mission traquer les déchets. "Il y a beaucoup de déchets qui sont jetés, c'est clairement de l'incivime. L'idée, c'est de ramasser avant que ça se termine dans les océans, dans les lagons, mais surtout dans le ventre poissons et des assiettes de nos enfants", dit fermement la jeune femme.

Nom : Teiho, prénom Teiki, ancien militaire engagé parachutiste. Sa passion : protéger la terre mère. "C'est vraiment une association où les femmes [sont à] 90%",  remarque Teiki, "soit ils ne croient pas en Dieu, soit ils font n'importe qui !"

Leur cible du jour : la rivière de la Mission, à Papeete,débarrassée de 100 kg d’ordures il y a 3 mois par l’ association de bénévoles motivés. Leur objectif : réparer la nature. 

"Comment font les gens pour venir juste devant [l'église] Maria no te hau, prier et balancer des trucs pareils ? Soit ils ne croient pas en Dieu, soit ils font n'importe quoi !", s'insurge Teiki Teoho, bénévole de Mama Natura.

A raison de 2 nettoyages hebdomadaires et d'actions de sensibilisation dans les écoles, ils tentent de dépolluer les liuex et les esprits.

Ils découvent fréquemment des cadavres d'animaux. 

"Nous la commune, nous intervenons via la TSP qui est notre partenaire, pour nettoyer les bords de route, les déchets qui traînent. Notre brigade verte qui fait d'autres sites également tous les jours de la semaine...Et maintenant nous avons un 3ème partenaire, c'est cette association qui est là", ajoute Moerani Gauthier-responsable du bureau de la propreté de la ville de Papeete

Bilan de la pesée du jour : 30 kg de déchets à trier.

"Actuellement nous faisons du sélectif, les dons échangés contre des canettes sont données à Père Christophe, et les déchets qu'on ne peut pas trier ou ramener dans les bac verts, c'est bac gris", explique Taiana Kwieciak, bénévole de Mama Natura.

Nettoyer pour la postérité

Pas le temps de traîner, le lendemain pour Moorea. Muriel de l’association nous attend sur les hauteurs d'Opunohu avec d'autres bénévoles peu avares de leur temps. "On a déjà sorti une centaine de sacs [farine], c'est pratiquement 5 m3. Et là on est obligé de creuser pratiquement à 1 m, pour déterrer les sacs. C'est une polution qui date de 10 ans", déplore Rautea, bénévole Mama Natura.

"C'est important de nettoyer, pour nous, tous les enfants, pour l'avenir", confie-t-il

"C'est une opportunité aussi de le faire avec des personnes qui ont les mains sur le coeur et qui me disent voilà, on vient t'aider pour enlever tout ça, dépolluer notre île", confie Mere, bénévole "Les Bourdons".

60 tonnes de déchets ramassés et une tortue du coeur. Mama Natura agit sans subventions, mais réclame un peu d'attention. "Je constate qu'il y a de plus en plus de personnes qui souhaitent passer à l'action. Il faut qu'il y ait une prise de conscience du gouvernement, et que ce dernier passe concrètelent à l'action en soutenant des associations comme la nôtre ou le collectif des bourdons de Moorea en nous donnant les moyens de pouvoir continuer à faire des actions de dépollution pour le bien-être de tous", explique Adeline.

L'organisation aura bientôt son véhicule utilitaire, il aidera Adeline et ses coéquipiers à poursuivre leur mission quasi impossible : léguer à nos enfants une terre propre et nourricière.

Le reportage de Caroline Farhi :